rnj I irrriON DV BIBUOPHILE PARISIEN

REF

z

1001

S78

1903

BIBLIOGRAPHIE

ET

LITTERATURE

(trouvailles dix bibliophile)

LE Vi> DE SPOELBERf-H DE LOVENJUDL

Paris Henri Daragox, libraire

30, rue Duperré. 30 1903

-~-^

STORAGE-ITSn

-.AIM/HSS

LP3*33ÛP

U.B.C. LIBRARY

H

THE LIBRARY

THH UNIVERSITY OF BRITISH COLUMBIA

r -'4

U

f

BIBLIOGRAPHIE

LITTERATURE

Il a été tiré de cet ouvrage

TROIS CENT SOIXANTE-QUINZE EX.

10 exempl. sur pap. du Japon (A à J). 5 exempl. sur pap. de Chine (K à O). 10 exempl. sur pap. de Hollande (P à Y) 350 exemplaires sur alfa vergé (1 à 350).

5Sd

Droits réservés pour tous pays y compris la Suède, la Norvège et le Danemark

COLLECTION DU BIBLIOPHILE PABISIEN

BIBLIOGRAPHIE

ET

LITTÉRATURE

(trouvailles d'un bibliophile)

PAR

LE Vte DE SPOELBERCH DE LOVENJODL

Paris Henri Daragon, libraire

30, rue Duperré, 30 1903

Digitized by the Internet Archive

in 2010 with funding from

University of British Columbia Library

http://www.archive.org/details/bibliographieetOOspoe

POESIES

DE

THÉOPHILE GAUTIER

MISES EN MUSIQUE

Parmi tous les poètes de ce siècle, trois surtout ont été mis à contri- bution par les compositeurs. Nous voulons parler de Victor Hugo, d'Alfred de Musset et de Théophile Gautier, dont une certaine quantité de pièces détachées, d'ailleurs presque toujours les mêmes, ont été constamment reproduites sous des formes musicales aussi nom- breuses que variées.

Toutefois, Théophile Gautier l'em- porte encore sur ses deux rivaux, quant au douteux privilège d'avoir inspiré le plus grand nombre de musiciens, dont une véritable légion fut, en effet, attirée par les perles de poésie tombées de sa plume magis- trale. Chose très singulière, ce grand styliste, incessamment accuse par

8 -

les critiques d'être dépourvu, dans ses œuvres, de sentiment et de sen- sibilité, est pourtant celui d'entre tous les versificateurs contemporains qui produisit le plus de piécettes attendries, renfermant chacune, dans leur cadre restreint, comme une par- celle d'émotion cristallisée. Aussi les compositeurs ne s'j' sont-ils pas trompés, et, laissant une fois déplus errera leur guise les juges routiniers,

qui se répètent éternellement, sans même se donner la peine de contrô- ler l'exactitude des jugements qu'ils empruntent à une tradition inexacte,

ont-ils compris combien la plupart des lieds du maître étaient faits pour éveiller et soutenir leur inspiration.

En conséquence, nous avons pensé qu'il serait intéressant de dresser une sorte de répertoire de toutes les mélodies échappées h tant d'ima- ginations diverses, sur les ailes d'or de ces rimes si véritablement émues.

C'est à dessein que nous employons le mot : mélodies, aujourd'hui rave du dictionnaire qu'une nouvelle école, aussi dépourvue de toute inspiration mélodique que de tout véritable sen- timent de la musique de chant, essaie de faire admettre comme le formu- laire du summum de l'art vocal. Im- f)ossible, en effet, de faire traduire es strophes si claires et si nettes de Théophile Gautier, ses stances si

9

lumineuses, si marquées au bon coin de l'esprit français, par les écra- santes sonorités, les mathématiques transcendantes, dont les fruits si secs de l'actuelle arithmétique chantée infligent le supplice à leurs audi- teurs.

Ajoutons que les conditions les plus élémentaires, en même temps que les plus essentielles, réclamées par les ouvrages scéniques, sont aujourd'hui méconnues et violées aussi par suite de ce funeste système, qui dénature, parce qu'ils les confond, aeux genres et deux espèces de pro- ductions tout à fait distinctes : les œuvres théâtrales et les œuvres symphoniques.

Ah ! certes, combien il avait raison, l'harmonieux poète, lorsqu'il s'écriait, prévoyant sans doute cette géomé- trie notée, le fléau qui sévit main- tenant, que la musique est souvent « le plus cher et le plus désagréa- ble de tous les bruits ! » Combien il eût maudit ces ennemis de l'idée musicale, ces incapables de la créa- tion mélodique, s'acharnant à dé- tourner l'humanité toute entière d'un des meilleurs dons faits à la terre î Pour ces persécuteurs de tympans, le chant proprement dit devrait à jamais disparaître ici-bas. A l'art vocal, un art autrement humain, cependant, que l'informe et creuse

10

cacophonie des froides combinaisons inharmoniques, à cet art tout de charme, de goût et de délicatesse, devrait succéder, chez les chanteurs, on ne sait quelles brutales poussées de sons violents, incolores, uni- formes, sans dessin musical ni rythme, sans rien, enfin, de ce qui procure à l'auditoire une sensation instantanée et presque physique de jouissance artistique.

Au bel anto, au chant orné, apanage de tous les grands virtuoses qui illustrèrent jusqu'ici les pre- mières scènes du monde entier, ces énergumènes de la croche voudraient définitivement substituer le règne de la mélopée continue. L'art de tra- duire les élans de l'âme, les senti- ments du cœur, la coquetterie fémi- nine, l'esprit, tout cela poétiquement ou brillamment exprimé par des voix séduisantes et exercées, cet art, le plus charmeur de tous, serait alors supprimé, afin de faire place à une science assez cruellement aride pour donner aux auditeurs la pénible im- pression d'une extraction, par l'o- reille, de la racine carrée ! La tech- nique seule régnerait désormais, et remplacerait toute inspiration par de véritables combinaisons algébriques.

Du reste, rien de plus curieux à étudier que l'aspect d'une salle de spectacle l'on représente l'un ou

- 11

l'autre maximum d'ennui, lorsque, bien entendu, elle est occupée par le vrai public, c'est-à-dire quand les snobs et les suiveurs, races sans opinions ni avis personnels, vouées par instinct à former la queue de tous les cortèges, quand ces gobeurs ont fait place aux auditeurs conscients et de bonne foi. Il faut observer alors quelles déceptions se peignent sur tous les visages, avec quelle rapidité ce lieu, présumé agréable, captivant même, se change en une sorte d'obscure nécropole, de sépulcre embrumé, d'où les vic- times s'évadent avec la ferme inten- tion de n'y plus jamais rentrer !

Ces ténèbres éternelles, cette mo- notonie sans oasis, sont les seules causes du profond discrédit dans lequel, par rapport au plus grand nombre des spectateurs, sont tom- bés actuellement les théâtres d'opé- ra et d'opéra-comique, de même qu'elles expliquent le succès, tou- jours si deplorablement croissant, des cafés-concerts. Lassé de méta- physique et de brouillards impéné- trables, depuis trop longtemps ré- pandus à foison, aussi bien dans le poème que dans la musique de la plupart des ouvrages nouveaux, le grand public a fui les lieux l'on se livre au jeûne mélodique, en même temps qu'aux mortifications vocales.

- 12 -

Et pourtant, dès qu'apparaît une œuvre un peu moins insupportable que ses devancières, la foule, qui ne demande qu'à retrouver ses plaisirs regrettés, se précipite de nouveau vers le temple déserté, et reparaît bien plus nombreuse encore, quand on lui rend les chefs-d'œuvre consa- crés qu'elle aime et qu'elle applaudit. Aussi, chiffres en main, constatait-on de nouveau, dernièrement, que si le théâtre de l'Opéra-Comique de Paris n'avait pas eu son inestimable réper- toire pour soutien de ses recettes, la faillite, amenée par les lamen- tables productions nouvelles repré- sentées sur cette scène depuis un certain nombre d'années, l'aurait dès longtemps fait définitivement fermer. Mais il faut reconnaître qu'en ce cas, et comme compensation, leurs au- teurs auraient eu le mérite, peu prisé jusqu'ici, d'avoir écrit eux- mêmes la musique destinée à escor- ter jusqu'à la fosse commune des produits aussi néfastes !

Pour en revenir à Théophile Gau- tier et à ses poésies accompagnées de musique, nous avons, en les in- diquant, fait suivre les titres abusifs, ou même incompréhensibles, que les compositeursleur ont parfois donnés, de ceux qu'elles portent réellement dans l'édition définitive, en deux volumes, des Poésies complètes du

- 13 -

maître, et dans ses Emaux et Ca- mées.

Si étendu que soit déjà notre cata- logue, arrêté au 31 décembre 1901 , il ne saurait pourtant avoir la prétention d'être absolument complet et sans lacune. Aussi, recevrons-nous avec reconnaissance tous renseignements, accompagnés de preuves , aj'ant trait à nos omissions. A notre tour, nous nous empresserons de les faire connaître dans un complément de ce travail. Mais il est bien entendu que nous n'enregistrons que les morceaux gravés et publiés.

A cette occasion, nous ferons re- marquer que la musique écrite pour certaines strophes a parfois été emploj'ée deux fois, quoi qu'il s'a- gisse néanmoins d'une unique pièce de vers. Ainsi, la Caravane et la Caravane Humaine, de M. A. Dorcy, Attente et l'Attente, de M. A. Gouzien, BarcarolleetOù voulez-vous aller?, de M. Jules Béer, la Châtelaine et Ro- mance, de M. A. Lionnet, aussi bien que le Chasseur et l'Enfant de la Montagne, de M. E. Pascal, ne sont en réalité qu'une seule et même œuvre. Il se pourrait, d'ailleurs, que

auelques-uns de ces spécimens de ouble emploi ne fussent que des erreurs d'annonces, ou d'impression. Nous ignorons, en outre, si les pa- roles de l'Ave Maria de Schubert,

- 14 -

imprimées dans V Appendice des Poé- sies complètes, rimes écrites, s'il faut en croire la Revue de France d'août 1876, pour être placées sous la version chantée en 1836 par Nour- rit et Wartel, ont jamais été publiées accompagnant la musique de Schubert. Enfin, une pièce de vers de Théophile Gautier : la Mort, l'apparition et les obsèques du capi- taine M..., publiée en 1864 dans le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle (ouvrage clandestin), séchante sur la musique gravée, et jointe à l'ouvrage, d'une Marche Funèbre composée par Ernest Reyer pour les obsèques clu maréchal Gérard !

Une autre particularité à signaler aussi, c'est le nombre invraisem- blable de titres différents donnés fré- quemment à une seule et même poésie .

Enfin, un fait nous a singulière- ment révolté au cours de nos recherches. C'est l'incroyable abus fait du grand nom du maître, pour lui attribuer, non seulement des vers d'Emile Augier, littérairement parlant, ceci du moins n'est pas déshonorant, mais aussi une sorte de paraphrase tout à fait transfor- mée de ses propres rimes, et même une élucubration inouïe, par sur- croît vaguement empruntée à des stances de Ponsard (!!), production hors de tout rapport avec la poésie,

15

ou seulement avec la métrique française! Puis, une autre fois, ce sont deux stroplies d'Albertiis que le musicien déchiquette et remanie, et cela sans aucun souci du nombre de pieds des vers qu'il emploie, ainsi dépecés. On trouvera plus loin la preuve de tout cela. N'existe-t-il donc aucun moyen de préserver la mémoire des illustres écrivains français de semblables atteintes? A défaut du respect obligé de leur pensée et de leur œuvre, aucune loi n'interdit-elle, après leur mort, d'im- primer ainsi sous leur nom ce qu'ils n'ont pas écrit, et ce qu'ils n'auraient pu écrire sans disqualifier leur plume et déchoir de leur rang?

1 Absence. MM. L. G. Bellini,

H. Berlioz, G. Bizet, P. Combes, A. Coquard, J. Depret, M. Giro, L. Kreutzer, L. Lacombe, G. Le- febvre, John Parrott, E. Pascal,

E. Pessard, J. Philipot, A. Re- naud, Mme Devéria.

2 Absence(L'). (Absence). ~A. Cœdès,

P. Puget, H. Reber, G. Sarreau.

3 Affres de la mort (Les). G. Poisot.

4 Ah! sans amour s'en aller sur la

mer! (Lamento : la chanson du pêcheur). F. Féret, J. Regnaud.

5 Ai tout donné pour rien (J').

F. Bazin, L. Kreutzer, F. de la Tombelle.

16

6 Allais partir (/'). E. Pessard.

7 Alza! Ola! iSéguidille). P. Hen-

rion.

8 Alza! Ola! séguidille. (Séguidille).

A. Cœdès, Mélesville fils.

9 Alza, séguidille. (Séguidille).

E. Durand.

10 Amour pour amour. (Gazhel).

F. David.

11 Amour s'en est allé (L'). (Albertus,

strophes 55 et 56, mutilées et altérées). F. d'Azevedo.

Voici ce texte défiguré :

Nous ne nous disions rien et nous avions l'air triste, Et pourtant, ô mon Dieu, si le bonheur existe Quelque part ici-bas, nous étions bien heureux ! A quoi bon nous parler? Sur nos lèvres pressées (1), Nous arrêtions les mots ; nous savions les pensées, Nous n'avions qu'un esprit, qu'une seule âme à deux. Comme emparadisés dans les bras l'un de l'autre, Nous ne concevions pas d'autre ciel que le nôtre ; Nos artères, nos cœurs, vibraient à l'unisson. Dans les ravissements d'une extase profonde. Nous avions oublié l'existence du monde ; Nos yeux étaient notre horizon !

Tout ce bonheur n'est plus. Qui l'aurait dit ? Nous

[sommes Des étrangers l'un pour l'autre. Les hommes (!!) (2)

(1) Texte authentique :

Qu'eût servi de parler ? Sur nos lèvres

[pressées...

(2) Idem :

Comme des étrangers l'un pour l'autre. Les

[hommes...

17

Sont ainsi ; Leur : toujours, ne passe pas six mois. L'amour s'en est allé Dieu soit ! Ma princesse, Comme un beau papillon qui s'enfuit et ne laisse Qu'une poussière rouge et bleue au bout des doigts, Pour ne plus revenir a déployé son aile, Ne laissant à mon cœur, plus que le sien fidèle, Que doutes du présent et souvenirs amers!

12 Attente. (Romance). A. Gou-

zien, V. Massé, Retj'.

13 Attente{L'). (Romance).— A.Cœdès,

A. Gouzien, P.-L. Hillemacher,

A. Le Beau.

14 Au bord de la mer. O. Bouwens

van der Boijen, V. Massé, P. Puget.

15 Au cimetière, clair de lune. {La-

mento). H. Berlioz.

16 Au mois d'avril. (Lied). Ar-

mande de Polignac.

17 Au pays se fait la guerre.

(Romance). H. Duparc, F. Kœnig.

18 Auprès du Saule, méditation. (Clé-

mence). — E. Garnier.

19 Banc (Le). (Le Banc de pierre).

B. Godard.

20 Banc de pierre (Le). P. de

Choudens, G. Deneubourg, H. Godard, A. Lafitte, G. Lefebvre, H. Maréchal, A.-E. Vaucorbeil.

21 Barcarolle. J. Béer, L. G. Bel-

lini, L. Bénédictus, H. Bizalion,

18

L. Jouret, E. Lépine, V, Massé, J. Offenbach, T. Radoux, F. Ray- nal.

22 Beaux papillons blancs. (Les pa-

pillons). — L. Vierne.

23 Blanche tombe (La). (Lamento).

Allyre Bureau.

24 Brise va souffler (La). (Barcarolle).

E. Durand, E. Gautier.

25 Caravane (La). A. Dorcy, L. de

Vaux.

26 Caravane humaine (La). (La Cara-

vane). — A. Dorcy, A. Duvernoy.

27 Carmen. (Vieille guitare roman-

tique : Carmen). A. Cœdès, E. Lespinasse.

28 Carnaval. (Variations sur le car-

naval de Venise. IIL Carnaval).

F. Thomé.

29 Ce n'est pas vous, non. Madame.

(Chinoiserie). P. Puget.

30 Chanson à boire. (Du Capitaine

Fracasse). F. Raynal.

31 Chanson andalouse. (Séguidille).

P. Puget.

32 Chanson bachique, tirée du Capi-

taine Fracasse. A. Lafitte.

33 Chanson d'adieu. Anonyme.

(Editée chez Benoit, en 1875).

N'est point par Théophile Gautier quoique son nom soit indiqué au titre. Il s'agit tout simplement de strophes empruntées à la pièce de vers de Ponsard : Adieux, publiée

- 19 -

Ïiour la première fois le l^i décembre 869, dans les Matinées italiennes. Les vers employés ici sont, en outre, en- tièrement aéfigurés.

Voici, d'ailleurs, le texte authen- tique et sa parodie :

Par Ponsard

Adieu donc. Moi, je pars ; je vais dans nos vallons ; Je suis trop villageois pour une capitale; J'ai mal étudié la langue des salons, Sa vivacité froide et sa grâce banale.

Je ne sais pas cacher un sentiment profond, Ni, quamd j'ai le cœur gros, rire du bout des lèvres. Un mot glacé me tue, un regard me confond, Un signe mécontent me donne un jour de fièvres.

Là, réveillé d'un songe, oublié, j'oublierai, J'oublierai jusqu'au nom d'un journal ou d'un livre, Et, s'il se peut, combien on a le cœur navré D'un moment d'amitié que la froideur doit suivre.

Attribué à Théophile Gautier

Adieu donc ; moi je pars, je vais dans les vallons ; Je suis trop villageoise (!) pour une capitale, J'ai mal étudié la langue des salons. Et sa nullité froide et sa grâce banale.

Je ne sais pas cacher un sentiment profond, Et, quand j'ai le cœur gros, rire du bout des lèvres; Un mot glacé me tue ; un regard me confond ; Un signe mécontent me donne un jour de fièvre.

Là, réveillée d'un songe, oubliée, j'oublierai Même le nom de ce qui m'a fait vivre. Et, s'il se peut, combien on a le cœur brisé, D'un moment d'amitié que tant de haine doit

[suivre (!!)

- 20 -

34 Chanson d'Avril. (Tristesse). L.

Kreutzer.

35 Chanson de Mai. (Promenade noc-

turne). — G. Gautier.

36 Chanson de Mai, villanelle. (Villa-

nelle rythmique). G. Bovy- Lysberg.

37 Chanson de Mars. {Premier sourire

du Printemps). B. Godard.

38 Chanson du pêcheur, lamento {La).

{Lamento : la chanson du pêcheur). P. Berlrie, F, David, L. Jouret, Paladilhe, T. Radoux, Vivier, Baronne W. de Rothschild.

39 Chansonnette. J'ai laissé de mon

sein de neige »). E. Viault.

40 Chant d'Exil. (Plaintive Tourte-

relle). — G. Itasse.

41 Chant du Cygne (Le). (A propos du

chant du cygne). Capecelatro.

42 Chant du Grillon. (No 1 des Poésies

complètes). L. Kreutzer.

43 Chasseur. (Le Chasseur). F,

Blaquière.

44 Chasseur (Le). L. Baluzzi,

E. Doré, P. Henrion, N. Karreu, L. Kreutzer, L. Lacombe, G. Lecocq, E. Pascal, J. Philipot, G. Poisot, E. Viault.

45 Châtelaine {La). (Romance).

E. Garnier, A. Lionnet,F. Raynal.

46 Chinoiserie. G. Devéria, A.

Gouzien, A. Jacquin, E. Lassen, E. Lépine, L. de Leymarie, A. Lionnet, J.-B. de Rongé.

21

47 Cloches de Noël (Les). (Noël).

F". A. Gevaert.

48 Colombe apprivoisée (La). (Plain-

tive Tourterelle). A. Flégier.

49 Colombe messagère (La). (Plaintive

Tourterelle). Allyre Bureau.

50 Colombes (Les). A. Chérion,

E. Ligonnet.

51 Colombes, rêverie (Les). (Les Co-

lombes). — L. Abadie.

52 Coquetterie posthume. J. Cres-

sonnois.

53 Dans un baiser, l'onde au rivage.

( « Dans un baiser » ). F. Comas.

54 Déclaration. M. Giro.

55 Demoiselle (La). M. Jouan,

P. Puget.

56 Départ (Le). Mario Steller.

Point par Théophile Gautier. Ce sont les vers connus d'Emile Au- gier (!!).

57 Dernier aveu. (Dernier vœu).

Mme p, Viardot.

58 Dernière feuille (La). G. Bret,

Carayon-Latour, A. de Chou- dens, G. Collignon, Delphin Bal- leyguier, J. Depret, Ducarne, A. François, E. de Hartog, E. Jacques-Delcroze, L. .Jouret, G. Kéfer, A. Parent, J. Philipot, R. Vauthier.

59 Dernier vœu. L. Auguin, A.

Cœdés, G. Marty.

22

60 Dites, la jeune belle. (Barcarolle) .

F. Bazin, A. Cœdès, P, Hen- rion, F. Nasini, E. Pessard.

61 Doha Balbine. ( « J'allais partir » ).

G. Gautier, J. Philipot,

62 Doua Balbine, fantaisie- poésie.

( « J'allais partir o ). T. Radoux.

63 Echelle d'amour, sérénade (U).

{L Echelle d'amour). F. Bazin, G. des Roclies, G. Fauré, C. Flo- tard, Mario Foscarina, A. Ruber.

64 Elégie. (Méditation). L. Pister.

65 Elégie. (Déclaration). C. Poisot.

66 Enfant de la Montagne (L'). (Le

chasseur). T. Labarre, E. Pas-

67 Enfant Jésus (L'). [Noël). A.

Cœdès.

68 Esclave (L'). L.-G. Bellini, E.

Berger, A. Cornac, E. de Hartog, E. Lalo, A.-L. Le Pas, J. Masse- net, J. Philipot, P. Puget, A. Ruber, E. Viault.

69 Farfaletta (La), traduction ita-

lienne de Zaffira. (Les Papillons).

E. Pessard.

70 Fil d'or (Le). ( « J'allais partir » ).

E. Bourgeois, T. Labarre.

71 Fleur du Paradis. (Pendant la

tempête, prière). R. Sézac (Pseudonyme du Vicomte Ray- mon Decazes).

72 Fuite (La). F. Bazin, G. Bizet,

- 23 -

A. Duvernoy, J. Philipot, P. Pu- get, E. Viault.

73 Gazhel. J.-T. Brinck, J. O'Kelly,

J. Regnaud,

74 Gazhel, mélodie. {Gazhel). Mlle

G. Darcier.

75 Gazhel, orientale. (Gazhel). E.

Durand.

76 Guitares et Mandolines. (Rondalla).

A. Grand.

Il s'agit ici d'une Valse andalouse pour piano seul, dont l'épigraphe est tirée de Rondalla.

77 Hélas ! (Tristesse). A. Mutel.

78 Hippopotame (U). Bourgault-

Ducoudraj'.

79 Ile inconnue (U). {Barcarolle).

H. Berlioz, E. Pascal.

80 Infidélité. R. Hahn, P. Puget.

81 Jésus des neiges, chant de Noël.

(Le). (Noël). J. Baudot.

82 Lamento. (Lamento : la chanson

du pêcheur). L.-G. Bellini, F. David, A. Dorcy, G. Fauré, A. François, P. Joret, L. Lacombe, C. Lefebvre, A. Lenepveu, P. Pu- get, J. Regnaud, M"if* A. Salva- dor, P. Viardot.

83 Lamento. H. Duparc, A. Dorcy,

J. Philipot, P" E. de Polignac.

84 Letrilla. O. Bouwens van der

Boijen.

85 Lune {La). {Le soleil et la lune).

Chavagnat.

- 24 -

86 Ma belle amie est morte. (Lamenta :

la chanson du pêcheur). E. Bruguière, Daussoigne-Méhul, C. Gounod, J. Offenbach.

87 Manola,séguidille(La). iSéguidille).

M. Giro.

88 Mars et A vril. (Premier sourire du

printemps). \^>-' J. de Galonné.

89 Matelots (Les). L.-G. Bellini,

H. Chrétien, A. Duvernoy. G. Fauré, L. Kreutzer, T. Salomé, C. Tingry.

90 Matelots sur la mer (Les). (Les

Matelots). F. Bazin, Lippmann.

91 Mélancolie. ( « Dans un baiser » ).

L. Kreutzer.

92 Militona, séguidille. (Rondalla).

C»e Dunin Jundzill.

93 Mirage, caprice. (Barcarolle).

A.-D. Duvivier.

94 Monde est méchant (Le). L.-G.

Bellini, M. Uberti.

95 Naïade de Versailles (La). (Ro-

caille). — L.-G. Bellini.

96 Noël. P. Bulot, Camille (Mme

Camille Dubois, belle-sœur d'Oc- tave Feuillet), G. Carraud, A. Diot, R. Collier, C. Grisart, Hille- macher, C. Lecocq, G. Lemaire, V. Massé, G. Meugé, J.-B. de Rongé, Rougé (?), J. Rousseau, Schloss, J. Soulacroix, G. Spetz, J. Vincent.

97 Noël! Noël! (Noël). - E. Chase.

98 Nuage (Le). E. Lépine.

- 25

99 Xuit blanche. (Romance). L.

Lacombe.

100 Xuit d'attente. (Romance). Al-

hre Bureau, L. Kreutzer.

101 Nuit d'été. (Promenade nocturne).

L.-G. Bellini.

102 Œillet rouge (L'). ( « J'ai laissé

de mon sein de neige » ). A.

Adam-Laussel, G. Pierné, P. Puget.

103 Ondine (L'). (L'Ondine et le

pêcheur). P. Lacome.

104 Ondine et le pêcheur (L'). F.

Bazin, P. de Bréville, R. Cottier, E. Filliaux, V. d'Indy , P. d'Ivry, L. Kreutzer, L. Lacombe, E. Michotte, Vicomte de N"'. 103 Or çà, la belle fille. J'ai tout donné pour rien »). F. Bazin.

106 voulez-vous aller ■? (Barca-

rolle). —Allyre Bureau, J. Béer, G. GounodjE. Pascal, H. Reber.

107 Pantoum, chanson. (Les Papil-

lons). — L. Jouret.

108 Pantoum, rêverie orientale. (Les

Papillons). G. Bovv Lysberg.

109 Papillons (Les). A. Adam-

Laussel, A. Astrug, E. Berger, J. Bouhy, Bourgault-Ducou- dray, E. Bourgeois, Bourlant, 0. Bouwens van der Boijen, A. Choudens, J. Depret, V. Dol- metsch, A. Dorcy, G. Fié, Mario Foscarina, A. Fôuld, G. Gallois, M. Graziani, B. Godard, G. Ké-

26

fer, V'e de Kervéguen, H. Ko- valski, T. Lack, F. de la Tom- belle, J. Marsyas, F. Mouttet, Paladilhe, E. Pascal, E. Pessard, J. Philipot, M. Pierson, T. Radoux, A. Renaud, A. de Sinety, Paolo Tosti, Mmes C. de Grandval, Bne W. de Rothschild.

110 Papillons blancs. (Les papillons).

G. Sarreau.

111 Papillons blancs, rêverie (Les).

(Les Papillons). G. Carraud, J. Michaëli,

112 Pastel. E. Lassen, H. Maré-

chal, G. Street.

113 Paysage. A. François.

114 Pendant l'orage, marine. (Pen-

dant la tempête, prière). F. Bazin, Maillot.

115 Petit Noël. (Noël). A. Cre-

velliez, E, Louis.

116 Plainte d'une captive. (L'Esclave).

J. Duprato, C. Levadé.

117 Plaintive Tourterelle. A. Adam-

Laussel, H. Bemberg, A.Cœdès, A. Flégier,C. Levadé, P. Porth- mann, F. Raynal, M, Uberti, Mlle D. Martin.

118 Premier sourire du printemps.

E. Pascal, V.-F. Verrims.MUe H. de Mertens.

119 Prière. G. Collignon, A.

François, H. Rabaud, Paolo Tosti (traduction italienne).

120 Primavera. (Premier sourire du

-21

printemps). E. Pascal, C. Gounoa, V. Massé.

121 Printemps, la peux venir. (Pre-

mier sourire du printemps).

E. Pcss3r(i

122 Promenade. (Infidélité). - Hille-

macher.

123 Promenade nocturne. H. Co-

lard, Mario Foscarina, F. de la Tombelle, C. Lefebvre.

124 Quand viendra la saison nouvelle.

(Villanelle rythmique). M. Burty.

125 Rêve d'une rose. (Le spectre de

la rose). F. Raynal.

126 Rêverie. ( « Dans un baiser » ).

A. Tramezzani.

127 Reviens, ma bien aimée. (Absence).

E. Bourgeois, Hillemacher.

128 Reviens, Reviens! (Absence).

F. David, J. Depret.

129 Rive inconnue {La). (Barcarolle).

Z. Jaume Saint-Hilaire, H. Reber.

130 Rôdeurs de Nuit (Les). G. Kéfer.

Cette pièce de vers fut écrite d'abord pour servir d'épigraphe à la Romance sans paroles, pour piano, d'Arthur Kalbrenner, gravée ainsi dans le numéro de la Gazette des abonnés, du 20 janvier 1865.

131 Roi solitaire (Le). E. Doré,

A.-E. Vaucorbeil.

28

132 Romance. A. Duvernoy, A.

Lionnet, G. Poisot, F.-M. Sal- vini, Schloss.

133 Romance gothique. (Romance).

P. Lacome.

134 Rondalla. L.-G. Bellini, L.

Bonnel, A. Cœdès, J. Cressson- nois, A. Dorcy, P. Lacome, Paladilhe.

135 Je sais un nid charmant et

tendre. (Le nid). E. Garnier.

Attribué par erreur à Théophile Gautier. Vers publiés comme dou- teux, dans l'appendice du tome deux de ses Poésies complètes. Leur véri- table auteur est M. Gabriel Monavon.

136 Sainte-Marguerite, sonnet (La).

(A Marguerite). H. de la Haulle.

137 Saison nouvelle. (Villanelle ryth-

mique). — G. FragcroUe, J.-B. Wekerlin.

138 Saison nouvelle (La). (Villanelle

rythmique). Allyre Bureau, A. Canivet, E. Durand.

139 Séguidille. E. du Rocher, L.

Lacombe, J. Philipot, G. Poisot.

140 Séguidille (La). (Séguidille).

N. de Séménow.

141 Sérénade. L. Berlon, C Gri-

sart, E. de Hartog, P. d'Ivr)-, L. Kreutzer, C'« KoucheleflF- Besborodko, C. Magner, J. Phi-

- 29

lipot, V. Roger fils, E. Viault, Mm«s c. Padieu, P. Viardot.

142 Sérénade du torero. (Rondalla).

J. Offenbach.

143 Sérénade espagnole. (L'Echelle

d'amour). E. Weber.

144 Seule. ( « Dans un baiser » ).

G. Fauré, R. Hahn, A. Tandou.

145 Soir (Le). ( « Dans un baiser » ).

J. Philipot.

146 Solitude. ( « Dans un baiser » ).

Mlle Saint-Hilaire.

147 Solitude (La). ( « Dans un bai-

ser » ). Z. Jaume Saint- Hilaire.

148 Sombre Hellespont. < « Dans un

baiser -^ ). L. Bénédictus.

149 Sonnet. J. Philipot.

Voici son premier vers :

Lorsque je vous dépeins cet amour sans mélange.

150 Soupir. ( « J'ai laissé de mon sein

de neige » ). A. Choudens, Widor.

151 Soupir du More (Le). F. Bazin.

152 Source (La). A. Chapuis.

153 Sous un balcon, sérénade. (L'E-

chelle d'amour). E. Hocmelle.

154 Spectre de la rose (Le). F. Ba-

zin, H. Berlioz, P. Bertrie, H. Maréchal, A. Mutel, E. Pascal, E. Pessard, T. Radoux, M^c de Lowenthal.

- 30 -

155 Sultan Mahmoud. F. David,

C. Poisot.

156 Sur la mer. Hélène de Bojano.

Cette poésie, attribuée ici à Théo- phile Gauthier, n'est pas de lui. C'est une sorte de paraphrase retournée de sa pièce de vers : « J'allais partir... », intitulée parfois aussi : le Fil d'or.

Voici d'ailleurs les deux textes :

Il J'allais partir »

J'allais partir ; dona Balbine Se lève et prend à sa bobine

Un long fil d'or ; A mon bouton elle le noue, Et puis me dit, baisant ma joue :

Restez encor !

Par l'un des bouts ce fil, trop frêle Pour retenir un infidèle,

Tient à mon cœur... Si vous partez, mon cœur s'arrache ; Un nœud si fort à vous m'attache,

G mon vainqueur !

Poui-quoi donc prendre à ta bobine Pour me fixer, doiia Balbine,

Un fil doré"? A ton lit qu'un cheveu m'euchaine. Se brisàt-il, sois en certaine,

Je resterai !

Attribué à Théophile Gauthier

Là-bas, sur la mer, comme l'hirondelle. Je voudrais m'enfuir et plus loin encore! Mais jai beau vouloir, puisque la cruelle A lié mon sort avec trois fils d'or.

31 -

L'un est son regard, l'autre son sourire, Le troisième, «nfin, est sa lèvre en fleur. Mais je l'aime trop ; c'est un vrai martyre. Avec trois fils d'or elle a pris mon cœur.

Oh ! si je pouvais dénouer ma chaine, Adieu pleurs, tourments ! Je prendrais l'essor. Mais non, non ! Plutôt mourir à la peine Que de vous briser, ô mes trois fils d'or !

157 Sur la mer. (Lamenlo : la chan-

son du pêcheur). H. Monpou.

158 Sur la montagne. [Le Chasseur).

C. Levade.

159 Sur le balcon. (L'Echelle d'amour).

Ad. Botte.

160 Sur le balcon tu te penches.

(L'Echelle d'amour). Vte de Kervéguen.

161 Sur les lagunes. (Lamento : la

chanson du pêcheur). H. Ber- lioz.

162 Tombe de la rose (La). iLe

spectre de la rose). L. Kreut- zer.

163 Tombée du jour. G. Gautier.

164 loréro (Le). (Rondalla). C.

Poisot.

165 Tous les deux, villanelle rythmique.

iVillanelle rythmique). F. Raynal.

166 Tristesse. F. Bonoldi, Bour-

gault-Ducoudray, Capecelatro, A. Cœdès, G. Collignon, G. Fauré, E. Garnier, G. Herloz, P. d'Ivry, G. Kéfer, P. Raynal, Mme p. Viardot.

32

167 Tristesse de Vodalisque. ( « Dans

un baiser >> ). F. David.

168 Tristesse, lamento. (Tristesse).

A. Flégier.

169 Veillée de la dame (La). (Romance).

E. Michotte.

1 70 Véritable Manola (La) . (Séguidille) .

E. Bourgeois.

171 Vieux de la vieille. L.-M.

Dessus.

172 Villanella. (Villanelle rythmique).

J. Baudot, X. Boisselot.

173 Villanelle. (Villanelle rythmique).

J. Archambaud, L. Béné- dictus, H. Berlioz, H. Bizalion, G. Costa, J. Duprato, L. Durand, E. Gautier, L. Gouin, Vte de Kervéguen, L. Lacombe, G. Lefebvre, V. Loret, E. Louis, E. Pascal, H. Reber, G. Sizes, R. Toinet, E. Van Buggenhoudt, P. Vidal, M'Dcs J. Bernard, P. Viardot.

174 Villanelle rythmique. G. Char-

ton, A. Cœdès, L. Durand, E. Garnier, T. Radoux, J. de Rin, C. Poisot.

1899-1902.

C/^i

4=

PROSPER MERIMEE

de l'Académie Française

SES ŒUVRES COMPLETES

Inscrites dans leur ordre chronologique de publication (').

{,') L'astérisque placé avant le titre, indique que l'œuvre est réimprimée dans les volumes de Prosper Mérimée publiés en format in-12, dont nous donnons la liste à la suite de ce travail. Les numéros placés après le titre, se rapportent à ceux de cette liste.

Tout ce qui n'est accompagné ici ni d'asté- risque ni de numéro, n'existe donc qu'en volumes format in-8, ou n'a jamais été réim- primé dans les œuvres de l'auteur.

1824

La Bataille. Prosper Mérimée, par M. Maurice Tourneux, 5e livraison de VAge du Romantisme, 1888,

1825

•Théâtre de Clara Gazul (n" 1).

1 vol., 1825, 1830. Contient : Les Espagnols en Danemark. \

UlfE FEMME EST UN DIABLE. 1

L'Amour africain. I

Inès Mendo, ou le Préjugé ' 1 ^'oL,

, y^''^?"- ^ ( 1825.

Inès Mendo, ou le Triomphe V

DU PRÉJUGÉ. I

Le Ciel et l'Enfer. I

L'Occasion. Revue de Paris, ^

novembre 1829. i Ajouté

Le Carrosse du Saint-Sacre- la éd. ment. Revue de Paris, juin \ 1830 1829. ]

1826.

- 36 -

1826

A propos de : « Don Qui- chotte. » Prospectus ano- nyme de la traduction de (janvier Fîlleau de S>-Martin ('^.

* Cervantes (n» 19j. Préface

de cette traduction, 6 vol., in-8.

1827

'La Guzla (no 2). 1 vol., août 1827. Augmenté d'une préface datée de 1840, et en 1842, de cinq mor- ceaux, dont les trois premiers avaient reparu d'abord en 1833, dans la 1^*^ édition de : Mosaïque.

' Le Fusil enchanté (n» 2). Revue de Paris, octobre 1829.

* Le Ban dk Croatie (ii" 2). Revue de

Paris, décembre 1829.

* L'Heiduql'e mourant (no 2). Revue

de Paris, décembre 1829.

* La Jeune fille aux enfers (n" 2).

Ajouté en note, en 1842, à l'Hei- duqne mourant.

' MlLOSCH KOBILITCH (n" 2).

1828

* La Jacquerie, scènes )

féodales im'3). ( 1 vol.,

* La famille de Carva- / j^in 1828.

jal, drame (no 3).

(') Ce rarissime prospectus a été réimprimé dans la Vj'e Littéraire du 13 juillet 1876.

- 37 -

1829 Quinze cent soixante -douze ; Chronique du règne de Char- les IX (no 4). 1 vol. Paru en mars 1829.

* M:itéo Falcone (no 5). Revue de

Paris, mai 1829.

* Vision de Charles XI (no 5). Re-

vue de Paris, juillet 1829.

* L'Enlèvement de la redoute

(no 5). Revue française, no 11, sep- tembre-octobre 1829.

* Tamango (no 5). Revue de Paris,

octobre 1829.

* Federigo (no 17). Revue de Paris,

novembre 1829. ' La Perle de Tolède (no 5). Revue de Paris, décembre 1829.

1830 *Le Vase étrusque (no 5). Revue

de Pam, janvier 1830. Mémoires de lord Byron, publiés

par Th. Moore, traduits par

Mme Belloc. Le National, 7 mars

1830 ('). ' Les Mécontents, proverbe (n" 5).

Revue de Paris, mars 1830.

* La Partie de trictrac (no 5). Re-

vue de Paris, juin 1830.

(') C'est à cet article, et à celui du 3 juin suivant, que Gustave Planche fait allusion, sans aucune indication de titre ni d'origine, dans son étude sur Mérimée, publiée dans la Revue des Deux Mondes en 1832, et réimprimée ensuite dans les Portraits littéraires de 1 auteur.

- 38 -

Réclamations contre les Mémoi- res de lord Byron, publiés par Th. Moore. Le Xalional, 3 juin 1830.

* Lettres adressées d'Espagne au

directeur de la a Revue de Paris » :

I. Les Combats de taureaux (n» 5). Revue de Paris, janvier 1831. Note de 1842. Daté de Madrid, 25 octobre

^ 1830.

II. Une Exécution (n" 5). Revue de Paris, mars 1831. Daté de Valence, 15 novembre 1830.

^ m. Les Sorcières espagnoles (n» 17).

Revue de Paris, décembre 1833.

Daté de Valence, novembre 1830. IV. Les Voleurs (n" 5). Revue de

Paris, août 1832. Note de 1842. ^ Daté de Madrid, novembre 1830.

1831

Le Musée de Madrid. L'Aiiiste, mars 1831.

1833

'Victor Jacquemont (n" 10'. Revue de Paris, mai 1833.

* La Double Méprise (n" G). 1 vol.

Paru en septembre 1833.

1834

* Les âmes du Purgatoire (n^ 7).

Revue des Deux Mondes, 15 août 1834.

- 39 -

1835

* Henri de Guise, 1 550- 1 558 (ir- 1 9) .

Le Plnlarqiie Français, t. IV. Paru en janvier 1835. Notes d'un voyage dans le Midi de la France. 1 vol. Paru en juil- let 1835. ■' 1836

Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France. 1 vol. Paru en oc- tobre 1836. Contient : Note sur ln monument de l'île de Gavrinnis, broch. in-4, 1836. Embellissements de Paris ; la place de la Concorde. Revue de Paris, octobre 1836.

1837

* Essai sur l'Architecture reli-

gieuse, etc. ino 20). Annuaire historique pour l'année 1838, publié par la Société de l'Histoire de France. 1837. Daté de mai 1837.

* La Vénus d'Ille (n" 7). Revue des

Deux Mondes, 15 mai 1837.

1838

Notes d'un voyage en Auvergne.

1 vol. Paru en octobre 1838.

1839

Monuments militaires des Gau- lois, des Grecs et des Romains.

Instructions du Comité des Monu-

40

ments historiques. Broch. Paru en mars 1839.

Salon de 1839. Revue des Deux- Mondes, Icr et 15 avril 1839.

Lettre au directeur du Journal de l'Instruction publique. (Ar- ticle relatif au recueil des inscrip- tions romaines existant en France). Journal de flnstruction publique, 12 avril 1839.

Rapport sur le Palais des Papes à Avignon. Lu le 8 août 1839.

1840

Notes d'un voyage en Corse. 1 vol.

Paru en avril 1840. Rapport au Ministre. Broch. Lu le

20 mai 1840. Service des correspondants.

(Adressé au Ministre). Daté du

25 mai 1840.

* Colomba (no 7). Revue des Deux-

Mondes, 1er juillet 1840.

1841

* Constantinople en 1403 (n 20).

Revue générale de l'architecture et des travaux publics, n" d'avril 1841. Études sur l'histoire romaine. 2 vol. 1844. Contient : *T. I. La Guerrf, so- "

ciALE (n» 8). l vol., 1841.

Appendice : Sur les / Paru

MÉDAILLES ITALIO- \. Cn mat. TES. /

- 41 -

*T. II. Conjuration de Catilina

(n° 8). 1 vol. Paru en mars 1844.

Edifices de Rome moderne, par

P. Letarouilly. Revue des Deux

Mondes, 1er septembre 1841.

1842

Monuments helléniques ; lettre au directeur. Revue générale de l'architecture et des travaux publics, novembre 1842.

Rapport au ministre. Broch. Lu le 24 novembre 1842.

1843

\ Instructions du Comi-

*L'Architec-l des monuments

tureau ( Ws^ong «es. Broch.

. / Paru en août 1843.

Moyen âge i Le Moyen -âge et la

(no 20). 1 Renaissance, t. V,

I 1851.

1844

* Arsène Guillot (n» 9). Revue des Deux Mondes, 15 mars 1844.

Inscriptions romaines de Baena. Revue archéologigue, juin 1844.

De l'Architecture en France au XÎXe siècle. Le Constitutionnel, 4 juin 1844.

Un bas- relief du musée de Stras- bourg. Revue archéologique, juil- let 1844.

Nouvelles observations sur l'âge du porche de N.-D. des Domns.

42

Revue archéologique , novembre 1844. Tombeau de l'amiral Dumont d'Urville. Le Constitutionnel, 12 novembre 1844.

1845

Rapport sur l'amphithéâtre d'Ar- les. Lu le 27 janvier 1845.

Sur un fragment d'une des sta- tues du Parthénon. Le Constitu- tionnel, 29 janvier 1845.

* Discours de réception à l'Aca-

démie française (n<' 19). Broch.

Prononcé le 6 février 1845. Le sens du mot : signa inferre.

Revue archéologique, mai 1845. 'Carmen (n" 9). Revue des Deux

Mondes, lei octobre 1845.

* L'Eglise de Saint-Savin et ses

peintures murales (no 20). 1 vol. Paru en décembre 1845.

1846

Histoire de la poésie Provençale, par M. * Fauriel. Le Constitution- nel, 17 février 1816.

* L'Abbé Aubain (n" 9). Le Consti-

tutionnel, 24 février 1846. Notice sur un tombeau du Moyen

âge, au musée de Niort. Revue '■' archéologique, avril 1846.

* Il Viccoio di Madama Lucrczia

(n" 17). Posthume. Daté du 27 avril

- 43 -

1846. Dans Dernières Nouvelles. 1 vol, 1873.

Rapport au ministre. Lu le 15 mai 1846.

Premier rapport sur Notre-Dame de Laon. Lu le 27 juin 1846.

Les Gentilshommes de lettres. Figaro, 10 novembre 1870. Pos- thume. Daté de 1846.

Notice sur une statuette de la Bibliothèque Nationale de Ma- drid. Revue archéoloqique, iuillet 1816. JH , A

Les Murailles de Sainte-Suzanne (Mayenne). Mémoires de la So- ciété des Antiquaires , décembre 1846.

1847

Le Palais Mazarin, par le comte Léon de Laborde. Revue des Deux Mondes, lor mars 1847.

Statue d'Hercule découverte à Dénia. Revue archéoloqique, mars 1847.

* De l'Histoire ancienne de la

Grèce. I. Les Temps héroïques (no 14). Revue des Deux Mondes, le'- avril 1847. Vezelay. Histoire des villes de Fran- ce, t. V. Paru en mars ou avril 1847.

1848

* Histoire de Don Pédre 1er, roi de

Gastille (n" 10). Revue des Deux

- 44 -

Mondes, 1er décembre 1847 - lei fé- vrier 1848. Etudes sur les Beaux-Arts :

I. Des réformes a introduire dans

LA CLASSIFICATION DE NOS COLLEC- TIONS NATIONALES. Le Constitution- nel, 5, 12 mars 1848.

II. Les NOUVELLES monnaies de la RÉPUBLIQUE. Le Constitutionnel, 30 mars 1848.

III. L'Architecture. Le Constitution- nel, 22 avril 1848.

Restauration de la cathédrale de Laon. Revue archéologique, avril 1848.

* De l'enseignement des Beaux-

Arts ; l'Ecole de Paris et l'Aca- démie de Rome (n" 14). Revue des Deux Mondes, 15 mai 1848.

* Réponse au discours de récep-

tion à l'Académie de J.-J. Am- père (n" 19). Broch. Prononcé le 18 mai 1848.

* De l'Histoire ancienne de la

Grèce. II. La constitution de Solon (n" 14). Revue des Deux Mondes, 1" août 1848.

Restauration de Saint-Denis. Re- vue archéologique, oclobrc 1848.

Les Arts en Espagne, par M. Stirling. Revue des Deux Mondes, 15 novembre 1848.

Rapport au ministre. Dans YAn- nuaire des Artistes, 1 voL, 1861. Ecrit en 1848.

- 45

1849

Le Pont <ie Tolède, à Madrid.

Anonyme. Magasin pittoresque , p. 8, janvier 1849.

* Restauration du Musée (no 14).

Repue des Deux Mondes, l'i" mars 1849.

Eglise de Germiny (Loiret). Re- vue générale de V Architecture et des travaux publics, avril 1849.

Eglise de Saint- Thibault (Côte- d'Or). Anonyme. Magasin pittores- que, p. 145, mai 1849.

* De l'Histoire ancienne de la

Grèce. III. La guerre Médique. La guerre du Péloponèse(no 14). Revue des Deux Mondes, Ur juin 1849.

Bombardes à main. Anonyme. Ma- gasin pittoresque, p. 228, juillet 1849.

Examen d'une dissertation de M. Delgado. Revue archéologique, juillet 1849.

Rapport sur l'église de Château- neuf. Lu le 6 juillet 1849.

* La Dame de Pique, traduit de

Pouchkine (no 11). Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1849.

Epigraphie du Moyen âge. Bul- letin des Comités historiques. Lu le 23 juillet 1849.

Rapport sur l'isolement de la Sainte - Chapelle . Bulletin des

46

Comités historiques. Lu le 28 août 1849. Statuette d'argent trouvée à Tintignac (Corrèze). Revue ar- chéologique, décembre 1849.

1850

Note sur l'exemption du poin- çonnage. Bulletin des Comités historiques. Daté du 28 janvier 1850.

Instructions données à M. Emile Angers. Mémoires de l'Institut de France, t. XVIII, première partie. Lues le 8 février 1850.

Notes sur un missel du quinzième siècle. (Préface). Mélanges de littérature et dliistoire, recueillis et publiés par la société des biblio- philes françois. Petit in-8, impri- merie Crapelet, à Paris, p. 323. Volume inscrit sous le n" 2656 de la Bibliographie de la France du 11 mars 1850.

Deuxième rapport sur N.-D. de Laon. Lu le 3 mai 1850.

* De l'Histoire ancienne de la

Grèce. IV. La lutte d'Athènes et de Sparte. Le procès de Socrate (n» 14). Revue des Deux- Mondes, 15 mai 1850.

* Les deux Héritages, ou Don

Quichotte, scènes (n" 13). Revue des Deux Mondes, 1«' juillet 1850.

47

Rapport au Ministre. Broch. Lu le 19 juillet 1850.

Les quatre Arts libéraux ; pein- tures à l'église du Puy. Le Moniteur, 18 octobre 1850. La Re- vue archéologique du 15 novembre suivant a réimprimé ce rapport, et sa version est plus complète. Daté du 27 septembre 1850.

*H. B. (Henri Beyle) (no 19). Bro- chure anonyme. Paru en octobre 1850. Cette célèbre brochure a re- paru presque toute entière dans les Portraits historiques et litté- raires de l'auteur.

Deuxième rapport sur le Palais des Papes à Avignon. Lu le 3 octobre 1850.

* Vie de César Auguste, fragment

de Nicolas de Damas (n'^ 14). Le Constitutionnel, 25 novembre 1850.

1851

Plaque de marbre gravée du musée de Narbonne. Revue archéologique, janvier 1851.

* Théodore Leclercq (n^' 19). Revue

des Deux Mondes, 1^'' mars 1851.

* De la Littérature espagnole

(n" 14). Revue des Deux Mondes, 15 avril 1851. Notice de M. Léouzon Leduc sur les Tchouds. Mémoires de Vlns- titut de France, t. XVIII, première partie. Lu le 16 mai 1851.

- 48 -

L'Architecture du au XVIe siècle, par J. Gailhabaud. Le

Constitutionnel, 12 juin 1851.

* Alexis deValon (ii" 19). Revue des

Deux Mondes, U'' septembre 1851. Une lettre à M. Boissonnade , / écrite le 22 novembre 1851 et X^ imprimée en 1900 dans le volume / ^ des Lettres inédites de Mérimée, publié par M. Chambon, fait con- naître qu'il existe un tirage à part de cette notice sur Alexis de Valon. De la Peinture murale, etc. Re- vue générale de l'architecture et des travaux publics, septembre-octobre 1851. 'Nicolas Gogol (n" 11). Revue des Deux Mondes, 15 novembre 1851.

1852

Mémoires contemporains, etc., par M. Oustrialof. Journal des Savants, février-mars 1852.

Armand Marrast. Figaro, 10 no- vembre 1870. Posthume. Daté de mars 1852.

Les Procès de M. Libri, avec une lettre publiée dans le Journal des Débats, du 27 avril. Revue des Deux Mondes, 15 avril, 1er niai 1852.

* Les Bohémiens ] Traduit de

, y -1 -1 -, f Pouchkine, dans :

^- ^ t , ^ . ( Nouvelles, 1 vol.

Le Hussard (n" 11). ) Paru en mai 1852.

- 49 -

*De l'Histoire ancienne de la Grèce. V. La Retraite des Dix Mille (no 14). Revue des Deux Mondes, 15 mai 1852.

Recherches sur les étoffes de soie, etc., par Francisque Michel. Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1852.

* Les Romains sous l'Empire, par

Mérivale (ii" 14). Revue contempo- raine, 15 juillet 1852.

Des monuments dits celtiques ou druidiques. U Athseneum fran- çais, 11 septembre 1852.

Etudes sur la Russie, par A. de Haxthausen. Le Moniteur, 30 oc- tobre 1852.

Sur le : Voyage en Chine, de M. LavoUée. Le Moniteur, 26 no- vembre 1852.

Note sur les estampages. Bulletin du Comité de la Langue. Tome premier, page 34. (Séance du Co- mité des travaux historiques du 20 novembre 1852).

* Episode de l'Histoire de Russie :

LesfauxDémétrius(nt> 12). 1vol. Daté 1853, paru en décembre 1852. ' Les Débuts d'un aventurier, scènes (n" 13). Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1852.

1853

Des monuments de la France. Le

Moniteur, l*;' janvier 1853.

50

Voyage aux villes maudites, par Edouard Delessert. Le Moni- teur, 19 janvier 1853.

Mémoires de Villebois. L'Athœ- neiim français, 29 janvier 1853.

*Les Mormions (no 14). Le Moni- teur, 25, 26, 31 mars, 1er avril 1853.

De la Céramique. Revue des Deux Mondes, 1^' avril 1853.

Sur les Antiquités prétendues celtiques. Le Moniteur, 14 avril 1853.

Rapport sur une communication de M. Dovals aine relative à un vase cinéraire trouvé à Toulouse. Bulletin du Comité de la Langue. Tome premier, page 193. (Séance du Comité des tra- vaux historiques du 25 avril 1853).

Salon de 1853. Le Moniteur, 16-17 mai, 5 juin, 8 juillet 1853.

* L'Inspecteur général, comédie,

traduite de Gogol (n" 13). 1 vol., avec les Deux Héritages. Paru en juillet 1853. Voyage autour de la mer Morte, par M. de Saulcy. Le Moniteur, 31 août 1853.

* Mémoires d'une famille hugue-

note (nf 14). Revue des Deux Mondes, Ur septembre 1853. Page d'Album. Figaro , 10 no- vembre 1870. Posthume. Daté de 1853.

51 -

1854

* L'Hôtel de Cluny (no 14). Le

Moniteur, 3 février 1854.

* Inventaire des joyaux de Louis,

duc d'Anjou (no 14). Le Moniteur,

22 février 1854. Les Sleeb. Le Moniteur, 11 mars

1854. *Le Retable de Bâle (no 14). Le

Moniteur, 20 juin 1854.

* Les Cosaques de l'Ukraine et

leurs derniers Atamans (no 14). Le Moniteur, 21, 22, 23 juin 1854.

La Littérature el le Servage en Russie. Revue des Deux Mondes, U'- juillet 1854.

Discours prononcé à Caen. 31 juil- let 1854. Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, t. XX, page LI, 1854-1855. Fascicule de janvier 1855.

Architecture et Sculpture pein- tes au palais de Sydenham. Le Moniteur, 2 septembre 1854.

Dictionnaire raisonné de l'archi- tecture, par VioUet-le-Duc, t. I. Broch. Le Moniteur, 30 décembre 1854 et 3 janvier 1855.

De l'Origine des Albanais. Revue contemporaine, 31 décembre 1854.

1855 Notes pour l'Estat de l'Empire de Rvssie et grande dvché de Moscovie, par le capitaine Mar-

52

geret. Edition d'Henri Chevreul, 1 vol. Paru en janvier 1855. Voir page XXI de la préface. Contes et Poèmes de la Grèce moderne, par Marino Vreto. Préface du volume; datée de jan- vier 1855.

* Sur un tombeau découvert à

Tarragone (n" 14). Dans Mélan- ges historiques et littéraires, 1 vol. Paru en janvier 1855.

* Notes et Souvenirs sur Sten-

dhal (no 19). Préface de la Corres- pondance, de Stendhal, 2 vol. Parus

en mars 1855. Louis David, par Delécluze. Le

Moniteur, 26 mars 1855. Athènes, par le comte Léon de

Laborde. Le Moniteur, 2 avril

1855. Un Faux Dauphin en Amérique.

Revue des Deux Mondes, 1^ mai

1855. Poésies et Nouvelles, par M™»

d'Arbouville. Le Moniteur, 26

juin 1855. Instructions pour le voyage de

M. Brasseur de Bourbourg.

Mémoires de l'Institut de France,

t. XX, première partie. Lu le 29 juin

1855. Les Aventures du baron de Foe-

neste, par Agrippa d'Aubigné.

Préface du volume. Paru en juillet

1855.

- 53 -

* Alexandre du Sonimerard{no 19).

Biographie Michaud, t. XII. Paru

en août 1855. L'Espagne moderne, par Charles

de Mazade. Revue des Deux

Mondes, 15 octobre 1855. Des mythes primitifs. Revue

contemporaine, 15 octobre 1855.

1856

Ballades et Chants populaires de la Roumanie, traduction Ale- xandri. Le Moniteur, 17 janvier 1856.

* Le coup de Pistolet, traduit de

Pouchkine (n" 17). Le Moniteur, 21 mars 1856.

Monuments historiques. Diction- naire de l'administration, par M. Block. Livraison parue en avril 1856.

Dictionnaire raisonné de l'archi- tecture, par VioUet-le-Duc, t. II. Le Moniteur, 30 mai 1856.

Baptême du Prince Impérial : Décoration de Notre-Dame. Le Moniteur, 13 juin 1856.

De l'Histoire ancienne de la Grèce. VI. La fin de l'autonomie grec- que. Philippe et Alexandre. Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1856.

*Froissart mo 19i. Mémoires de l'Institut de France, t. XX, première partie. Discours prononce au nom

54

de l'Académie française, à Valen- ciennes, le 21 septembre 1856.

1857

Exposition de Manchester. Le

Moniteur, 9 juillet 1857. Daté du

27 juin 1857. Nouvelle salle de lecture au

British Muséum. Le Moniteur,

26 août 1857. Les Beaux-Arts en Angleterre.

Revue des Deux Mondes, 15 octobre

1857.

1858

Rapport sur la Correspondance

de Napoléon 1er. (Préface de

l'édition in-4). Daté du 20 janvier

1858. Rapport sur les modifications de

la Bibliothèque Impériale.

Broch., in-4, 34 pages, sans titre.

Le Moniteur, 20 juillet 1858. Daté

du 27 mars 1858.

* Branthôme (n» 19). Préface du

tome I des œuvres de Branthôme. Paru en septembre 1858.

* Album de Villard de Honnecourt

(no 20). Le Moniteur, 20 décembre 1858.

1859

Dictionnaire raisonné du mobi- lier français, par Viollet-le- Duc. Broch. Le Moniteur, 14 février 1859.

- 55 -

Philippe II et Don Carlos. Revue des Deux Mondes, Ipr avril 1859.

Les Marbres d'Halicarnasse. Ga- zette des Beaux- Arts, 15 juin 1859.

A propos de la nouvelle vente Libri. Le Moniteur, 1er août 1859.

Le Conservatoire des arts et métiers. Paris dans sa splendeur. Livraison parue en 1859.

1860

* Charles Lenormant (n" 19). Le Moniteur, 1" janvier 1860.

Dictionnaire raisonné de l'archi- tecture, par VioUet-le-Duc, t. IV. Le Moniteur, 15 mars 1860.

Note sur l'Amentum, d'après un vase du British Muséum. Revue archéologique, septembre 1860.

Rapport sur les échanges entre les Bibliothèques. Broch., petit in-4, 12 pages et couverture. Le Moniteur, 30 décembre 1860. Daté du 10 juillet 1860.

1861

Discours au Sénat sur les encou- ragements à donner aux arts.

Le Moniteur, 5 mars 1861 . *Les Couronnes du Musée de

Cluny (n" 20). Le Moniteur,

27 mars 1861. Discours au Sénat sur la pétition

de Mme Libri. Le Moniteur,

11 juin 1861.

- 56

* Les Cosaques d'autrefois : Sten-

ka Razine (no 15). Broch. Tirage à part. Journal des Savants, juillet 1861.

1862

Des applications de l'art à l'in- dustrie, à Texposition de Lon- dres. Ameublement et décora- tion à l'exposition de Londres.

Rapport sur l'Exposition. Daté du 11 juin 1862. Rapports du Jury à Londres, 6 vol. in-8, chez Chaix. Tome VI. page 245.

1863

* Les Cosaques d'autrefois : Bog-

dan Chmielnicki (no 15). Journal des Savants, janvier-juillet 1863. Préface de : Pérès et enfants, par I. Tourgueneff. 1 vol. Paru en mai 1863.

* Ed-ward EUice (n" 19). Revue des

Deux Mondes, 15 octobre 1863.

1864

Fragments de la préface, et de la Dédicace de : Persilés et Si- gismonde , roman posthume de Cervantes. (Traduction). Le Constitutionnel, 23 mai 1864. Imprimés dans un des articles de Sainte-Beuve sur Cervantes, réunis aujourd'hui dans le tome huit de ses Nouveaux Lundis.

- 57 -

Peintures murales à Londres.

Revue des Deux Mondes, l^i sep- tembre 1864. Histoire du règne de Pierre le Grand. I. Procès du Tsarévitch Alexis. Broch. Tirage à part. Journal des Savants, septembre 1864. Février 1865.

1865

Discours au Sénat, et lecture du rapport sur les instruments de musique mécaniques. Le Moni- teur, 8 juillet 1865.

Histoire de Jules César, par Napoléon III, t. I. Journal des Savants, septembre 1865.

1866

Discours au Sénat sur les instru- ments de musique mécaniques.

Le Moniteur, 9 mai 1866.

* Appsiritions, traduit de Tour-

gueneff (no 16). Revue des Deux Mondes, 15 juin 1866. Histoire de Jules César, par Napoléon III. t. II. Journal des Savants, juillet 1856.

* La Chambre Bleue (n" 17i. L'In-

dépendance belge, 6, 7 septembre 1871. Posthume. Daté de septembre 1866.

1867

Correspondance complète de M^e

- 58 -

du Deffand. Le Moniteur, 29 avril 1867.

Les Commentaires de César, édition Dùbner. Le Moniteur, 17 juin 1867.

Histoire du règne de Pierre le Grand. II. La jeunesse de Pierre le Grand. Journal des Savants, juin 1867 - février 1868.

Le Victorial. Le Moniteur, 9 sep- tembre 1867.

* Préface à la Nouvelle Corres-

pondance de Victor Jacque- mont (no 19). 2 vol. Datée du 20 octobre 1867. Poliorcétique des Grecs. Le Mo- niteur, 9 novembre 1867.

1868

'Alexandre Pouchkine (n" 19). Le Moniteur, 20, 27 janvier 1868.

* Ivan Tourgueneff (n» 19) . Le

Moniteur, 25 mai 1868.

1869

Journal de Samuel Pepys. Le Moniteur, 12, 13 janvier 1869.

^ - . \ Traduit de Tourgueneff

Le Juif, J {wlG). Nouvelles Mos-

* Petouchkof,> covites, par Tourgue-

* Le Chien, \ neff, 1 vol. Paru en

/ mai 1869. Histoire de la fausse Elisabeth II. Journal des Savants, juin-juillet 1869.

- 59 -

* Lokis (ne 17). Revue des Deux

Mondes, 15 septembre 1869.

1870

Etrange Histoire, traduit de Tour- gucneff. (Non signé dans la Revue des Deux Mondes. D'une authenti- cité certaine, néanmoins. Lire la lettre de Prosper Mérimée à l'In- connue, datée du 10 février 1870). Revue des Deux Mondes, 1»;' mars 1870, et Etranges Histoires, par Tourguenefî, 1 vol. in-12, 1873.

POSTHUME 1873

* Djoumane (no 17). Le Moniteur,

9 au 12 juillet 1873.

* Lettres à une Inconnue, (n" 18).

2 vol. Parus en 1873, datés 1874.

1875

* Lettres à une autre Inconnue.

(nù 21). 1 vol. 1875.

1877

La Vie et l'Œuvre de Cervantes

(préface de la traduction in-12 de Don Quichotte, par M. Lucien Biart). Revue des Deux Mondes, 15 décem- bre 1877.

1881

Lettres à M. Panizzi. 2 vol. 1881.

- 60 -

1896

^ * Une Correspondance inédite.

(no 22). Revue des Deux Mondes), Ici- mars au 15 avril 1896. Ces let- tres, dont le destinataire n'est pas indiqué, sont adressées à Mme de Larochejacquelein. Elles ont repa- ru la même année en volume, aug- mentées d'un Avertissement par M. Ferdinand Brunetière.

1897

Sept lettres à Stendhal. Broch. in-12, tirée à 25 exemplaires, en octobre 1897. Volume clandestin. Ne fait donc pas partie des œuvres de Mérimée réimprimées format in-12.

1900

Lettres inédites. (Publiées par M. Chambon). In-8, tiré à 42 exem- plaires, en avril 1900. -ji-

Tous les Rapports, rédigés par Prosper Mérimée comme membre de la Commission des Monuments historiques, indiqués dans ce travail sans autre renseignement que leur date de lecture, ainsi que sa Note du 25 mai 1840, sur le Service des Corres- pondants, ont paru, en 1876, dans le volume petit in-4 de M. E. du Som- merard, imprimé à l'Imprimerie Na- tionale et non mis dans le commerce,

cVKaKcyii , /t^t- A.I. Va ru 3ever,iaw.

61

intitulé : les Monuments historiques de France à l'Exposition universelle de Vienne. Ce volume contient encore quelques autres fragments de Rap- ports inédits de notre auteur.

De nombreuses lettres inédites de Mérimée ont été publiées, soit dans certains volumes, soit par des jour- naux ou par des revues. Leur indica- tion nous aurait entraîné trop loin.

Un morceau signé du même nom et intitulé : l'Etude du dessin fait par- tie de l'Encyclopédie morale, ou Dic- tionnaire d'éducation, de M. Lou- bens, dont la première édition date de 1864. Nous ignorons s'il s'agit d'un travail original, ou seulement d'un extrait de quelque article d'art de l'auteur de Colomba. Nous pen- chons pour cette dernière hypothèse, car le texte du Dictionnaire d'éduca- tion est presque entièrement compo- sé d'emprunts. h'Etude du dessin reparut encore à la page 35 du tome quinze du Magasin d'éducation d'Hetzel, première livraison du tome premier cle l'année 1871-1872.

Plusieurs travaux publiés par le père de Prosper Mérimée lui ont été souvent attribués, entre autres une brochure : Rapport sur des échan- tillons de bleu de Prusse, 1821, et un volume : De la peinture à l'huile, 1830. De plus, les articles de l'Encyclopé- die moderne éditée par Firmin Didot,

- 62

intitulés : Sculpture, Vernis et Pein- ture sur verre, sont dus aussi à la plume de Mérimée père.

La biographie de notre écrivain par Eugène de Mirecourt, parue en 1857, contient le passage suivant :

« Mérimée imprima sur les poésies de Guin Clov, barde breton du Vie siècle, un autre ouvrage plein d'une érudition remarquable.

« Seulement il eut le tort de s'at- tribuer la découverte de ces poésies, malgré les réclamations de M. de la Villemarqué, leur véritable Chris- tophe Colomb. »

Ensuite, dans les Noms aimés, un volume de M. de la Brizolière, paru en 1865, nous voyons encore annon- cer, parmi les travaux de Mérimée : « une annotation très érudite des Poésies de Guin Clov, barde breton du Vie siècle ». Ce renseignement est emprunté, sans doute, à la biogra- phie de Mirecourt.

Toutes ces affirmations nous sem- blant en opposition absolue avec le caractère loyal et sûr de Mérimée, sans le connaître, nous lui avions adressé jadis, à ce sujet, une question écrite. Voici sa réponse : « Je n'ai rien écrit sur Gum Clov ». Ceci tranche la question. D'ailleurs, nous n'avons jamais trouvé aucune autre trace quelconque de ce travail soi- disant rédigé par lui.

- 63 -

Les fragments inédits de la Vie de César, remis jadis par Mérimée à l'empereur Napoléon III, dont M. de Loménie a parlé dans son discours dp réception à l'Académie française, sont aujourd'hui, paraît-il, entre les mains du colonel StofTel. On sait que M. de Loménie fut, à l'Académie, le successeur de Mérimée.

Enfin, il est bien entendu que nous avons uniquement voulu donner ici la liste chronologique des œuvres complètes de Prosper Mérimée. Pour tous les détails relatifs aux diflé- rentes éditions de ses ouvrages, nous renvoyons le lecteur à la très inté- ressante et très complète Bibliogra- phie de l'écrivain, par M. Maurice Tourneux, un volume in-12, Baur, 1876.

ŒUVRES DE PROSPER MERIMEE

Imprimées aujourd'hui en formai in-12.

1. Théâtre de Clara Gazul. 1825

et 1830.

2. La Guzla. 1827.

3. La Jacquerie; La Famille de

Garvajal. 1828.

4. Chronique du régne de Char-

les IX. 1829.

5. Mosaïque. 1833.

6. La Double Méprise. 1833.

7. Colomba (suivi de la Vénus

64

d'Ille et de les Ames du Purgatoire). 1841.

8. Etudes sur l'Histoire romai-

ne. 1841 et 1844.

9. Garmien (suivi de Arsène Guil-

lot et de l'Abbé Aubain). 1846.

10. Histoire de Don Pèdre 1er.

1848.

11. Nouvelles (Carmen, etc.). 1852.

12. Les Faux Démétrius. 1852.

Daté de 1853.

13. Les deux Héritages. 1853.

14. Mélanges historiques et litté-

raires. 1855.

15. Les Cosaques d'autrefois. 1865.

16. Nouvelles moscovites (de

Tourgueneff). 1869.

17. Dernières Nouvelles. 1873.

18. Lettres à une Inconnue. 2 vol.,

1873. Datés de 1874.

19. Portraits historiques et litté-

raires (deux éditions la même année, ]a première très incor- recte). 1874.

20. Etudes sur les arts au Moyen

âge. 1875.

21 . Lettres à une autre Inconnue.

1875.

22. Une Correspondance inédite.

1896.

Février 1894 - Juillet 1901.

A PROPOS

DU

ROLE DE LA CRITIQUE

BELGIQUE

A M. EUGENE GILBERT (*)

Mon cher ami,

Vous songez, me dites-vous, à réu- nir sous une même couverture un certain nombre de vos études de cri- tique littéraire, et vous voulez bien me consulter à ce sujet. Je vous engage vivement à exécuter ce pro- jet. Vous ne ferez ainsi que suivre l'exemple donné, tout au moins en France, par la plupart de vos con- frères. En effet, chez nos voisins, c'est une régie généralement admise pour les écrivains de quelque noto-

C) Préface de son livre : En marge de quelques pages. In-12. Pion, 1900.

- 68 -

riété, de rassembler en volumes leurs principaux jugements. Sans vouloir remonter jusqu'à Sainte-Beuve, le plus illustre de tous les maîtres cri- tiques du siècle, et sans m'arrêter même à M. dePontmartin, ne voyons- nous pas actuellement, pour ne citer que les plus apprécies parmi les justiciers d'aiijourd'hui, MM. Biré, Brunetière, Doumic, Emile Fa- guet, Anatole France, Ph. Gille, Lar- roumet, Jules Lemaître, Edouard Rod, continuer sur ce point la tradi- tion établie par leurs grands prédé- cesseurs?

Vous aurez donc parfaitement rai- son de les imiter à votre tour, d'au- tant plus que les pages dont il s'agit sont en réalité le complément de vo- tre remarquable ouvrage : Le Roman en France pendant le X/X« siècle (•), et j'espère que le futur recueil, le premier de la série, sera suivi de beaucoup d'autres.

En France, depuis quelques années, le rôle de la critique littéraire semble avoir quelque peu perdu de son in- fluence, de sa puissance et de sa portée. Chez nous, au contraire, l'importance de cette branche de la littérature a beaucoup grandi, sur- tout en ce qui concerne les lettres

(*) Couronné, en 1901, par l'Académie Française.

- 69 -

d'expression française. Toutefois, il faut Dien l'avouer, elle y est souvent pratiquée d'une façon fâcheusement spéciale, et même parfois déplora- blement étroite.

Quoi qu'il en soit, alors qu'en ce genre de travaux un trop petit nombre de personnalités marquantes brillent dans le passé, l'examen et l'appréciation des œuvres de l'esprit comptent aujourd'hui en Belgique une foule de représentants distin- gués.

Aussi, parmi les noms d'autrefois, sauf celui de Gustave Frédérix, ce juge spirituel et fin, ce styliste à l'écriture si élégante et si person- nelle, et celui du baron de Haulle- ville, cet humoriste aux impressions si originales, aux boutades si impré- vues, — bien peu sont-ils encore prononcés, ou même seulement con- nus de la présente génération. Mais, en revanche, sans oublier M. Francis Nautet, dont la mort prématurée a créé chez nous une lacune sensible parmi les spécialistes actuels de la critique, les brillantes jeunes plumes de notre pays, vouées, de nos jours, à l'analyse et à la diffusion des pro- ductions nouvelles, forment une vé- ritable légion, dont l'éclat ne cesse d'aller en augmentant. Il en résulte de très intéressants et de très sérieux efforts, destinés à faire enfin péné-

70

trer dans l'âme belge la notion et le goût de la littérature, qui lui font presque toujours, hélas! absolument défaut.

Ces cases du cerveau si obrliné- nicnt fermées chez un trop grand nombre de nos nationaux, sont en quelque sorte la caractéristique, le vrai signe de race, trahissant l'unique vestige d'infériorité des Belges vis-à- vis de la plupart des autres peuples. N'est-il pas inouï que nos compa- triotes, si parfaitement doués à tant de points de vue, soient jusqu'à présent demeurés, le plus souvent, aussi incultes, aussi réfractaircs à tout ce qui touche aux belles-lettres, alors qu'au point de vue de presque tous les autres arts, de la peinture, de la sculpture et de la musique sur- tout, ils n'ont cessé de compter et comptent encore parmi eux plus d'un maître inconteste?

A mon avis, le meilleur système, pour acquérir une légitime influence, c'est celui que vous avez pris pour base obligatoire de vos conclusions critiques, c'est-à-dire être toujours et partout absolument impartial. Dès vos premières lignes publiées, vous avez fait une profession de foi dans ce sens, et jamais vous ne vous êtes écarté de ce précepte supérieur. Quoi qu'en puissent dire certains esprits médiocres, certaines natures

- 71 -

sans élévation, l'impartialité seule peut donner une réelle valeur aux appréciations individuelles. Et, quoi qu'en puissent penser aussi les son- neurs de cloches des petites cha- pelles, aux silences systématiques, chapelles, malgré leurs appels désespérés, le plus souvent désertes, et consacrées exclusivement au culte de dieux sans croyants, il est aisé, tout en restant inébranlablement fidèle à cette maxime, de concilier à merveille l'extrême fermeté des con- victions avec la parfaite urbanité des jugements.

Cet exemple de loyauté dans la critique a, d'ailleurs, été donné de- puis longtemps déjà dans notre royaume des lettres par M. Edmond Picard, ce prosateur de grand talent, dont les idées sont pourtant fort différentes des vôtres et des miennes. L'un des premiers chez nous, si je ne me trompe, il a très dignement soutenu le principe de l'équité abso- lue au point de vue littéraire, quelles que fassent les opinions personnelles de l'écrivain jugé, et les tendances de l'œuvre. Aussi a-t-il fréquemment reconnu les mérites de forme d'ou- vrages dont le fond était en complet désaccord avec ses propres convic- tions. Cette manière d'agir est aussi la vôtre, et c'est ce qui vous a per- mis, entre autres, de signaler préci-

-12 -

sèment chez M. Picard des beautés de style auxquelles tous les amis de la vérité, lors même qu'ils combat- tent énergiquement les doctrines de l'auteur, se plaisent néanmoins à rendre hommage.

Du reste, on n'apprécie pas touj ours suffisamment à quel degré la mission d'un critique, remplissant conscien- cieusement sa fonction, est à la fois importante et délicate. Il doit, avant tout, dérouler fièrement son drapeau, faire les réserves que lui imposent ses convictions. Puis, commence le travail d'intuition particulière qui lui permet de s'insinuer dans la plu- part des cerveaux, de s'assimiler les innombrables nuances d'inspiration de la foule de publicistes différents dont il doit pénétrer les intentions, de se subroger en idée à l'imagina- tion de tous, enfin, de surprendre l'angle distinctif de tant d'esprits divers, afin de bien saisir la véri- table nature et les vrais mobiles de chacun. Ces facultés, lorsqu'elles sont puissamment développées, font partie de celles qui marquent le genre d'écrits en question d'une em- preinte de véritable supériorité. Pour pouvoir approfondir une œuvre quel- conque, la liberté de se substituer, en quelque sorte, à celui qui l'a con- çue, le don de se transporter dans son atmosphère pensante, sont donc

- 73 -

des avantages exceptionnels, qui té- moignent chez un analyste d'une souplesse intellectuelle tout à fait à part. Lorsqu'il en est pourvu, les sujets les plus divers, les plus oppo- sés, ceux même touchant en appa- rence le moins à la littérature, trou- vent encore chez lui un appréciateur clairvoyant, qui sait en saisir les traits les plus essentiels ou les plus caractéristiques.

En pareil cas, il n'est pas jusqu'au style du compte-rendu qui souvent ne s'accorde avec celui de l'ouvrage étudié. Par sa forme, alors, l'arrêt rendu semble être parfois comme une dernière page tombée du livre lui-même !

Pour accomplir idéalement bien sa tâche, que cPautres qualités sont encore mdispensables au critique modèle ! Il doit, au même degré, savoir rechercher et découvrir chez ses tributaires les perfections et les défauts ; il lui faut ensuite les détail- ler, les préciser et les faire apprécier fiar SOS lecteurs. Un tel esprit d'ana- yse exige un goût très sûr, ce microscope de l'esprit, et une rare sobriété d'expression. Tout cela, sans oublier un grand bon sens, de la solidité, de la verve, de la chaleur, un grain de complaisante indulgence, sans faiblesse toutefois, beau- coup de profondeur, point de parti

- 74 -

pris, d'amertume ni de morgue, ces apanages ordinaires des Zoïle et des Fréron pouvant faire croire à de la jalousie. Or, selon Balzac, le critique doit être le censeur et le magistral des idées. Enfin, il devrait résumer en lui tout ce qui manque à ceux qu'il juge! Inutile d'ajouter qu'un si complet ensemble de supériorités attend encore son incarnation abso- lue sur notre planète !

Quoi qu'il en soit, la pénétration si précieuse, si indispensable, dont je parlais tout à l'heure, vous la pos- séuez absolument, mon cher ami. Et sans parler d'aucunes de vos autres aptitudes, elle suffirait seule pour vous classer parmi nos critiques les

S lus en vue et les plus autorisés, [ais je ne veux pas abuser de l'occa- sion pour vous faire lire tout ce que je pense de votre plume. Continuez seulement à faire connaître chez nous, avec la plus entière justice, les œuvres de notre temps. Ne vous embarrassez pas des contradicteurs, et si des esprits timorés ou partiaux vous blâmaient de remplir votre rôle avec cette largeur de compré- hension et cette équité supérieure, laissez-les s'emprisonner dans leur étroitesse. Pour toute réponse, dé- ployez fermement votre drapeau et suivez en paix votre route, sans jamais cesser d'accomplir votre mis-

75 -

sion avec l'ardent souci de vérité, de loyauté et de sincérité dont, aussi bien envers vos adversaires qu'en- vers vos alliés, vous avez si complè- tement fait preuve jusqu'ici.

Villa Close, août 1899.

^e^i^

UNE PIECE DE VERS

M. DE LATOUGHE

ADRESSÉE

A M- DESBORDES- VALMORE

Le voile dont toute une phase de la vie de Mme Desbordes-Valmore est entourée, bien que soulevé par les révélations de Sainte-Beuve dont nous avons parlé aillleurs ('), n'est cepen- dant pas complètement tombé jus- qu'ici. Alors même que l'on admettrait comme incontestable la version du grand critique, les détails de ce mystère d'amour n'en demeureraient pas moins ignorés. et quand Marceline Desbordes et M. de La- touche se seraient-ils connus? Quand et comment leur rupture se serait- elle produite ? Autant d'énigmes non encore résolues.

Depuis la découverte faite, par M. Arthur Pougin, de l'acte de décès de ce fils de Marceline bien avant son mariage, et tous les renseigne- ments dont il en accompagna la

(<) Voir notre Sainte-Beuve inconnu (In-12, Pion, 1901).

- 80 -

publication (*), aucun témoignage nouveau n'a surgi. Cet enfant, nommé Marie-Eugène, reçut le jour à Paris et mourut à Bruxelles le 11 avril 1816, âgé de cinq ans, neuf mois, seize jours. Il devait donc être le 25 juin 1810. Cependant, dans une lettre datée du 3 mars 1813, im-

Srimée dans la Correspondance de [ni« Desbordes- Valraore, celle-ci dit : « Eugène, il a deux ans ■>\ ce qui ferait remonter sa naissance à 1811 seule- ment. L'acte de décès de ce dernier, incorrect comme le fait de sa venue au monde, est signé par son soi- disant père, Jean-Eugène de Boune, négociant, lequel, dans cet acte, s'in- titule faussement le « conjoint » de Marceline Desbordes, alors qu'envi- ron dix-sept mois après, le 4 sep- tembre 1817, celle-ci se maria, pour la première fois, et devint la femme légitime de M. Lanchantin, dit Valmore.

Née le 20 juin 1786, Marceline Desbordes avait donc vingt-quatre ou vingt-cinq ans lors de la nais- sance de ce fils, en admettant toute- fois comme vraie la date indiquée sur son acte de décès, ou celle ins- crite dans la lettre de sa mère dont

0) Voir le Gaulois du 1" mai 1898, auquel nous empruntons plusieurs des détails qui suivent.

- 81

nous avons parlé plus haut. D'autre part, elle écrivit elle-même, et Sainte- Beuve l'imprima, qu'à l'âge de vin^t ans des peines profondes l'obligè- rent à renoncer au chant, parce que sa voix la faisait pleurer. Ceci se rapporterait donc à l'année 1806, époque où, semble-t-il, elle faisait

Eartie de la troupe du théâtre de illc. Enfin, n'existe-t-il pas un der- nier mystère à éclaircir, relatif à tout cela, révélé par la bizarre coïn- cidence du prénom de Marie-Eugène, donné au fils de Marceline, et de celui de Jean-Eugène, porté par le personnage qui signa l'acte de décès de l'enfant, en s'y faisant passer pour le mari de sa mère ?

C'est, dit-on, chez une comédienne nommée Délie ou Délia, que Marce- line Desbordes rencontra celui qui devait à jamais briser sa vie. Cette Délie faisait partie de la troupe du théâtre de 1 Odéon, où, quelques années après, de 1813 à 1815, M"e Desbordes fut également engagée. Une de ses lettres, non signée, la seule connue jusqu'ici adressée à l'homme qu'elle aimait, a été pu- bliée d'abord en fac-similé à Douai, en 1896, dans une brochure non datée ('). Voici ces lignes, bien

(') Une épisode peu connu de In vie de Mar- celine Desbordes- Valmore, d'après une lettre

82

vagues, et qui nous semblent avoir été parfois inexactement déchiffrées ou interprétées depuis leur première mise au jour.

« Janvier.

« Ne viens pas demain matin, bien aimé ; j'ai mille courses à faire, des visites d'obli- gation. Hier, j'ai reçu celle dun gros nomme desprit tout poudré, qui s'est d'abord mis a deux genoux pour deman- der merci. J'ai ri, et j'ai reçu l'hommage de ses bonbons et de ses almanachs, que dis-je! des plus précieux recueils du monde, puisque le nom de tout ce que j'aime s'y trouve. J'ai baisé ce nom, qui décidera mon sort. Adieu, mon Olivier.

(' Et mes trois grâces, mes trois amies? Apporte-les moi donc, je t'en prie ; ne laisse pas écouler un jour sans travailler. Songe que tu t'occupes de mon bonheur. Je la veux, cette jambe de bois chérie, ce

Eauvre poète déchiré, et surtout ce bar- ier laid et intéi-essant. Que tu as bien fait de les mettre en Espagne ! Ils n'ont jamais froid. Viens-y, petit ami, viens nous chauffer au soleil le plus pur. En attendant, je te verrai samedi au coin, du feu de mon amie. »

Cette lettre s'adresse visiblement à un écrivain, à un poète, auquel,

inédite écrite à son amant, reproduite en fac- similé par Louis Vérité. In-12. Douai, impri- merie Delattre et Coulois, rue du Palais, 38 et 40 (1896).

- 83 -

ainsi que Va fait remarquer M. Pou- gin, le nom donné dOlivier peut parfaitement n'être qu'un surnom, d'une circonstance particulière. Il s'agit incontestablement d'un ri- meur, dont les vers paraissaient dans ces charmants petits almanachs poétiques, publiés avec tant d'abon- dance au commencement du dix- neuvième siècle ; il devait, semble- t-il, s'occuper, en outre, d'une pièce de théâtre destinée à M"e Desbordes, dont le sujet était connu de celle-ci et dont la scène aurait été placée en Espagne.

Tout ceci pourrait parfaitement se rapporter à M. de Latouche, qui, non seulement publiait des poésies dans presque tous les recueils à la mode d'alors, mais se préparait à faire ses débuts comme auteur dra- matique par les Projets de Sagesse, un acte en vers, qui fut représenté en 1811, précisément sur m scène de l'Odéon, l'année même qui fut celle de la naissance du fils de Mar- celine, ou l'année qui la suivit. L'au- teur des Projets de Sagesse devait donc plus que probablement con- naître Délie, cette comédienne appar- tenant au susdit théâtre, et qui, peut- être, interpréta même l'un des rôles de la première œuvre scénique de M. de Latouche, lequel, en 1785, s'il faut en croire Sainte-Beuve, avait

- 84 -

donc seulement un an de plus que Mlle Desbordes. En feuilletant dernièrement quel-

aues-uns de ces jolis almanachs lustrés, dont le nombre d'amateurs va sans cesse en augmentant, nous découvrîmes avec surprise, dans VAl- manach dédié aux dames, pour l'année 1822, donc paru, chez Le Fuel et chez Delaunay, en dé- cembre 1821, la pièce de vers que voici, adressée par M. de Latouche à Mme Desbordes-Valmore.

A M- DESBORDES-VALMORE

Ton sexe, à qui l'amour a discerné l'empire, Sait triompher encore aux combats de la lyre. O belles ! dans vos chants nobles, mélodieux, Vous mêlez la douceur et l'éclat de vos yeux. Ainsi la Grèce a vu, par une heureuse audace. Unir la fleur du Gnide à la fleur du Parnasse. Aux vallons de Lesbos, d'harmonieux Zéphirs Redisaient de Sapho les vers et les soupirs ; Et Pindare cinq fois vit la palme divine Abandonner son front pour le front de Corinne.

Comme elles, tu vivras dans un long souvenir. Soit qu'Amour dans tes chants, dictés pour l'avenir, Célèbre sa douceur et ses lois éternelles ; Soit que tes vers, trempés de larmes matei'nelles, De ton fils qui n'est plus consolent le tombeau. Ton fils, ange du ciel, et si jeune et si beau ! Tel le bouton naissant, fugitive espérance. Cache un ver ennemi qui le ronge en silence ; La nymphe qui, la veille, admirait ses couleurs, Ne le retrouve plus en visitant ses fleurs.

- 85 -

Tes chants nous rendront-ils les muses fugitives, Les muses, tour à tour excitant sur nos rives

L'indifTérence et les regrets? La poésie a peur des sinistres orages ; Elle est cette colombe, errant sur des naufrages.

Qu'abritait l'arche aux flancs secrets. A-t-elle devancé les jours de la souffrance? Elle aura sur tes pas entrevu quelques fleurs ; Et pour ses yeux charmés, le beau ciel de la France Promet le signe aux diverses couleurs. Oui, c'est pour toi, timide Marceline, Qu'elle essaie un moment ses pas sur la colline ; C'est pour toi qu'à son vol l'horizon s'est ouvert, Et pour ce front pur et modeste, Elle a sur le laurier céleste Cueilli le premier rameau vert.

H. DE L.A.TOUCHE.

Ce qui nous frappe surtout dans ces vers, c'est l'indication publique, sans restriction ni atténuation, de la mort du fils clandestin de Marceline Desbordes, et cela cinq ans seule- ment après cette mort. Alors qu'en 1821, M'ue Valmore, mariée depuis quatre ans, était mère de deux en- fants légitimes, sa fille Junie, née en 1818, morte un mois après sa naissance, et son fils Hippolyte, en 1820, ne semble-t-il pas inex- plicable que M. de Latouche ait ainsi précisé aux yeux de tous, et sous cette forme, un fait tenu géné- ralement le plus caché qu'il est pos- sible?

D'autre part, M»"^^ Desbordes-Val- more, à la date cette pièce fut

- 86 -

publiée, n'habitait pas Paris. En effet, elle demeura, de mars 1821 à mars 1823, installée à Lyon avec son mari, tous deux engagés au théâtre de cette ville. Il faut remarcfuer, enfin, que M. de Latouche ne reimprima jamais ces rimes dans ses recueils poé- tiques : les Agrestes, Adieux, Der- niers Adieux, etc.

On le voit, le mystère de la vie de la pauvre Marceline ne semble pas près d'être définitivement découvert. Tout au plus, en rapprochant sa lettre à Sainte-Beuve sur M. de La- touche, — maintenant publiée in- extenso dans notre Sainte-Beuve inconnu, des circonstances que nous venons de rapporter et des vers exhumés plus haut, peut-on y trouver des indices significatifs ten- dant à confirmer l'affirmation si formelle, énoncée, vers 1839, par Sainte-Beuve, dans ses Mémoires inédits. Nous la reproduisons ici, car c'est, à notre avis, la meilleure conclusion que nous puissions donner à ces courtes notes :

L'amaut-poète, célébré dans les élégies de M">« Valmore, est Latouche, et celui des élégies de M""^ Dufresnoy est Fon- tanes.

Enfin, l'on n'a pas oublié ce vers si souvent cité de la pauvre Marce-

- 87 -

line, où, parlant du nom de son aimé, elle dit :

Tu sais que diuis le mien le ciel daigna l'écrire,

ni que les prénoms véritables de M. ae Latouche étaient : Hyacinthe- Josep/i-Alexandre, et ceux de Mme Valmore : Marceline-Félicité-/osép/ie.

Villa-Close. Novembre 1900.

Posl-Scriptum

Décembre 1900.

Au moment nous corrigeons les épreuves de ces lignes, une seconde lettre de Marceline Des- bordes à cet Olivier inconnu vient d'être mise au jour. Elle a fait partie, sous le numéro cent quarante-cinq, de la vente d'autographes effectuée le 18 courant par M. Noël Charavaj-. Ce billet, également non signé, n'éclair- cit rien, car l'indication de son des- tinataire présumé n'est nullement authentique. Elle se compose unique- ment des mots suivants, transcrits au crayon et d'une écriture étran- gère, sur l'autographe même : « Lettre de Mme Desbordes-Valmore à M. Audibert ». Voici, d'ailleurs, le texte du billet, le nom d'Olivier est effacé chaque fois :

- 88

« Rappelle-toi bien ta promesse, cher bien aimé; n'oublie pas que je nai plus une âme que pourt'aimer, pour te suivre et s'attacher à toutes tes actions. Ne res- tons pas plusieurs jours sans nous voir; j'ai trop souffert. Demain, à quatre heures , je t'attends. Aime-moi , petit ami, réponds à mon cœur; ô je t'en supplie, aime-moi bien! C'est comme si je te disais : donne-moi la vie. Ton amour est plus encore, Olivier, mon Olivier ! Tu ne sais pas à quel point tu peux me rendre heureuse ou malheureuse. »

Il ne faut pas oublier non plus, que Mme Desbordes -Valmore, dans les nombreuses pièces de vers consa- crées par elle - même à l'abandon dont elle fut la victime, donne aussi le nom d'Olivier à son infidèle amant, et qu'elle y parle, non moins ouvertement, de la mort de leur fils.

LE

« VICTOR HUGO ))

DE

THÉOPHILE GAUTIER

Il nous semble impossible de lais- ser passer l'apparition du volume de Théophile Gautier, récemment mis en vente sous le titre de : Victor Hugo, sans présenter quelques obser- vations à son sujet. Car, à aucun degré vraiment, l'ouvrage n'est digne des deux grands noms qu'il associe sur sa couverture, ainsi que, de leur vivant, les deux célèbres poètes por- teurs de ces noms furent unis par une indissoluble amitié.

Lorsqu'il s'agit, comme c'est ici le cas, de pages écrites par l'un des plus parfaits écrivains du dix-neu- vième siècle, la façon dont un cer- tain nombre de fragments émanés d'un pareil maître viennent d'être rassemblés, et soudés tels quels, ne peut donner satisfaction aux légi-

92

times exigences d'aucun lettré, ni même à celles, beaucoup plus mo- destes cependant, de la plupart des lecteurs.

Nous ignorons par quelle main cette réunion de morceaux, arbi- trairement découpés dans l'œuvre totale de l'incomparable styliste, a été exécutée. Mais, contrairement à l'annonce insérée dans divers jour- naux quotidiens, pas une liane, pas un seul mot, de ce Victor Hugo n'est inédit (1). Nous le prouverons tout-à-l'heure, en donnant la table complète de ses chapitres, accom-

(1) Voici le libellé même de cette annonce, que nous citons d'après la Fronde du 4 mars 1902 :

« A l'occasion du Centenaire de Victor Hugo, l'éditeur Fasquelle vient de mettre en vente sous le titre de : Victor Hugo, par Théophile Gautier, en un volume de la Bil)liothèque Charpentier, un très intéressant recueil des études critiques, en grande partie inédites, que lit Théophile Gautier des œuvres dramatiques de Victor Hugo et de leurs inter- prètes. Théophile Gautier fut un des contem- porains de Victor Hugo qui sut le mieux comprendre et apprécier le génie du grand poète et la puissance de l'auteur dramatique. »

n n'est pas uniquement question dans ce recueil, ainsi que la note précédente le ferait supposer, des pages de Théophile Gautier écrites à propos « des œuvres drama- tiques de Victor Hugo, et de leurs inter- prètes. » On y a recueilli aussi les moindres lignes retrouvées se rencontre le nom dTîugo, et des articles sur un de ses bustes, sur la vente de son mobilier, sur un de ses dessins, etc.

- 93

pagnée de celle des publications dans lesçiuelles tons ont une pre- mière fois passé sous les j'eux du public. Au surplus, nulle indication de leur lieu d'origine n'est inscrite dans le livre, pas plus que l'inser- tion du moindre paragraphe inédit n'y est signalée. Pour notre part, nous avons, sans le savoir ni le vou- loir, contribué à son élaboration par trois lettres dont nous possédons les autographes. On les a extraites de notre Histoire des œuvres de Théo- phile Gautier, dont elles font partie depuis son apparition, en 1887. Ceci, sans parler de plusieurs articles du bon Théo, retrouvés jadis par nous et cités également dans notre ouvrage.

A propos de recueils documentai- res tels que celui-ci, il est, au point de vue de l'histoire littéraire, un dé- tail de première importance, dont il faut soigneusement assurer l'exécu- tion. Nous voulons parler de la pré- cision des noms, des dates et des millé- simes attribués aux textes reproduits. Or, un grand nombre des années et des quantièmes indiqués, est absolu- ment inexact. Pour les dates spécia- lement, le fait se rencontre, sur- tout, à propos des emprunts opé- rés dans les feuilletons dramati- ques de Gautier. Ces emprunts ont été le plus souvent glanés dans les

94

six volumes de son Histoire de iart dramatique en France depuis vingt- cinq ans, ouvrage les indications de dates, ainsi que nous l'avons ren- seigné, pour chacun des feuilletons de l'auteur, dans notre Histoire des Œuvres de Théophile Gautier, sont très fréquemment altérées. Comme on n'a pas pris garde à cette négli- gence, les fautes existant dans les six volumes dont nous venons de parler, se retrouvent dans le Victor Hugo. Quelques-uns de ses chapitres ne portent, d'ailleurs, ni millésime, ni date quelconque, et plusieurs d'entre eux ne comportent, en tout, qu'un très petit nombre de lignes ! Il faut remarquer, en outre, que la plus grande partie du livre est uni- quement composée de citations mois- sonnées dans les ouvrages antérieurs du maître, parus chez le même édi- teur, et publiés dans le même for- mat que ce dernier tome. Aucune indication, non plus, n'avertit le lec- teur de ce véritable double emploi. Voici, du reste, comme nous l'avons promis, la table complète du volume, telle qu'elle y est rédi- gée, accompagnée de l'indication du lieu de première publication de tous ses chapitres, sans exception. Nous avons fait précéder d'un astérisque, ceux d'entre eux dont la réimpres- sion est exécutée d'après la version

- 95 -

fautive, comme dates, de l'Histoire de l'Art dramatique en France depuis vingt-cinq ans.

1. 1830. Fragments de Première rencontre, chapitre premier de l'Histoire du Romantisme, paru dans le Bien Public du 3 Mars 1872, et, pour les deux derniers paragraphes (!), « tripatouillages » opérés dans la Biographie de Théophile Gautier par lui-même, insérée d'abord dans l'Illustration du 9 mars 1867, puis dans son volume : Portraits Contemporains. Il faut remarquer enfin, que ce millésime : 1830, qui donne son titre au chapitre et commence sa première ligne, n'existe pas dans le texte authentique de Théophile Gautier !

2. Le Gilet Rouge. Le légende du Gilet Rouge, chapitre dix de l'Histoire du Romantisme, paru dans le Bien Public du 5 mai 1872.

3. La Présentation. Autres frag- ments de Première Rencontre. (Voir au premier chapitre).

4. Un buste de Victor Hugo. Le Mercure de France au dix-neuvième siècle du 8 octobre 1831 ; reparu dans le volume : Fusains et Eaux- Fortes.

5. La Place Royale. L'Illustration, 9 mars 1867. (Voir au premier chapitre). Court fragment. Le texte

- 96 -

complet reparu dans le volume des Portraits Contemporains.

6. La première d'Hernani. Pre- mière représentation d'Hernani, chapitres onze et douze de l'His- toire du Romantisme, parus dans le Bien Public des 12 mai et 6 novembre 1872.

*7. Procès de Victor Hugo contre la Comédie Française. La Presse, 20 novembre 1837, et 8 janvier 1838, mais non «novembre 1837». Dans l'Histoire de l'Art drama- tique, le fragment du 8 janvier 1838, arbitrairement accolé ici à celui du 20 novembre précédent, est abusivement daté du 1er jan- vier 1838.

*8. Reprise d'Hernani par autorité de justice. La Presse, 22 janvier 1838.

*9. Débuts de Meiie Emilie Guyon dans Hernani. La Presse, 22 juin 1841, et non 15 juin 1841.

10. Reprise d'Hernani (12 février 18H).

La Presse, 12 février 1844. La reprise en question ne peut donc avoir eu lieu à cette date.

11. Reprise d'Hernani (10 mars 1845).

La Presse, 10 mars 1845. Même observation.

12. Reprise d'Hernani (S novembre 1841). La Presse, 8 novembre 1847. Même observation.

13. A propos d'Hernani au Théâtre

- 97 -

Italien. La Presse, 5 décembre 1854.

14. La reprise d'Hernani (21 juin 1867). Le Moniteur Universel, 25 juin 1867, et non 21 juin 1867. La date donnée de cette reprise est vraisemblablement inexacte aussi. Cet article a reparu égale- ment dans le volume : Histoire du Romantisme.

15. Lettre à Sainte-Beuve. Histoire des œuvres de Théophile Gautier, tome premier, page 107. Cinq lignes (1), qui la suivent arbitrai- rement ici, sont empruntées au compte-rendu inédit d'une repré- sentation à l'hôtel Castellane, cité à la page 116 du même volume !

16. Prospectus pour Notre-Dame de Paris. Prospectus de 1835, et Histoire des Œuvres de Théophile Gautier, tome premier, page 68.

17. Un drame tiré de Notre-Dame de Paris. La Presse, 1-2 avril 1850, et non : « Avril 1850 ».

18. Angelo. Le Monde Dramatique, 11 juillet 1835, et non 5 juillet, ainsi qu'il est inexactement im- primé dans notre Histoire des Œuvres de Théophile Gautier.

*19. Mademoiselle Rachel dans Angelo.

La Presse, 27 mai 1850. 20. Victor Hugo dessinateur. La

Presse, 27 juin 1838, et Histoire

- 98 -

des Œuvres de Théophile Gautier, tome premier, page 163.

*21. Première de Ruy Blas (Renais- sance). — La Presse, 12 novembre 1838.

22. Reprise de Ruy Blas. La Gazette de Paris, 28 février 1872.

*23. Vers de Victor Hugo. La Presse, 13 juin 1843.

*24 . Le Drame. La Presse, 30 j uillet 1849, et non 1843 (!).

*25. Reprise de Marion Delorme (9 no- vembre 1839). La Presse, 9 no- vembre 1839. La date indiquée pour cette reprise est donc inexacte.

26. Reprise de Marion Delorme (ier décembre 1851). La Presse, 1er décembre 1851. Même oI)ser- vation.

*27. Diane, d'Augier, et Marion Delor- me. — La Presse, 24 février 1852, et non 19 février 1851 (!). Dans V Histoire de l'Art Dramatique, ce morceau est daté inexactement aussi du 19 février 1852.

28. Une lettre de Victor Hugo. Histoire des Œuvres de Théophile Gautier, tome premier, page 275.

*29. Gastibelza (Opéra National). La Presse, 22 novembre 1847.

*30. Changements à vue. La Presse, 7 février 1848, et non 1849.

*31 . Lucrezia Borgia (Théâtre Italien). La Presse, 7 novembre 1840, et non 14 février 1840. Dans

- 99

YHistoire de l'Art Dramatique, ce morceau est non moins inexacte- ment daté du 14 novembre 1840. *32. Lucrèce Borgia (Odéon). La Presse, 21 février 1843, et non

13 mars 1843.

33. Lucrezia Borgia {Théâtre Italien).

La Presse, 29 novembre 1853, et non 20 novembre 1853.

34. Lucrèce Borgia (Porte Saint- Martin). Journal Officiel, 7 fé- vrier 1870.

35. Les Burgraves. La Presse, 14 février 1843, et non 18 février 1843.

*36. Les Burgraves (Théâtre Fran- çais). — La Presse, 13 et 14 mars 1843, et non 13 mars seulement, 1843.

37. Reprise des Burgraves. La Presse, 14 décembre 1846. Cette reprise n'ayant été que projetée, le titre donné à ces lignes est inexact et abusif.

*38. Parodies des Burgraves. La Presse, 4 avril 1843.

*39. Parodies et pastiches. La Presse,

14 mai 1849.

40. Vente du mobilier de Victor Hugo.

La Presse, 7 juin 1852, puis dans le volume : Histoire du Romantisme.

41 . A propos du mélodrame intitulé : la Chambre ardente. La Presse, 17 octobre 1854.

- 100 -

42. Mademoiselle Georges. Figaro, 26 octobre 1837, et non : « Octobre 1857 » (!), puis dans le volume des Portraits Contemporains.

43. Mort de Mademoiselle Georges. Le Moniteur Universel, 14 janvier 1867, puis dans le volume : Histoire du Romantisme.

44. Mademoiselle Rachel. Le Moni- teur Universel, 11 janvier 1858, puis dans le volume des Portraits Contemporains.

45. Madame Dorval. Figaro, 16 jan- vier 1838, puis dans le volume des Portraits Contemporains.

*46. Mort de Madame Dorval. La Presse, 28-29 mai 1849, et non 1er juin 1849, puis dans le volume : Histoire du Romantisme.

47. Frederick Lemaitre. La Presse, 16 janvier 1855, et non 14 janvier 1855, puis dans le volume : His- toire du Romantisme. 48. Mademoiselle Juliette. Figa- ro, 29 octobre 1837, et non 1857 (!), puis dans le volume des Portraits Contemporains.

49. [Le] Château du souvenir. Le Moniteur Universel, 30 décembre 1861, puis dans le volume de vers : Emaux et Camées.

50. Etudes sur la poésie française. Pages extraites du Rapport sur le progrès des lettres, publié en 1868,

- 101

et reparu en entier dans le volu- me : Histoire du Romantisme. 51. Lettre de Victor Hugo. Histoire des œuvres de Théophile Gautier, tome deux, page 389, et Entretiens, souvenirs et correspondances, re- cueillis par Emile Bergerat.

Une dernière remarque à faire, c'est le peu de soin avec lequel on a recherche et rassemblé, dans ce fâcheux volume, tous les écrits de Gautier relatifs à l'auteur d'Hernani. Leur réunion complète était cepen- dant le prétexte invoqué pour justi- fier sa publication, et sa prétendue raison a'être. Or, on a oublié d'y comprendre, entre autres, le plus considérable travail de Théophile Gautier sur Victor Hugo. C'est une sorte de livre-album tout entier, paru en décembre 1862, (daté de 1863), sous le titre de : Dessins de Victor Hugo. Les dessins y sont pré- cédés par la prose sculpturale de l'auteur des Emaux et Camées. Et cette œuvre n'était pourtant pas difficile à retrouver, l'ayant nous- même fait intégralement réimprimer dans l'ouvrage posthume du grand Théo, intitulé : Souvenirs de théâtre, d'art et de critique !

Quant aux fautes et aux erreurs dont fourmille le texte du livre, nous ne tenterons pas de les renseigner

- 102 -

toutes. Nous nous bornerons à rele- ver celles-ci, relatives surtout à des noms inexactement cités : Madame Gag, au lieu de sa fille, la future Madame Emile de Girardin (page 50) ; MM. Debrieu, Arnond et Jory,

Eour Delrieu, Arnaud et Jouy (page 5) ; moins d'énergie pour plus d'énergie (page 92); Paul Fouché pour Paul Faucher (^page 96) ; Arnauld pour Arnault, et Chilley pour ChiÙy (page 97); indolence

i)our insolence (page 118, dernière igné); Aubetta et Giubetta pour Gubetta (pages 125 et 179); Nashua Farnaby pour Joshua Farnaby (page 130) ; Coramanchel pour Cara- manchel (page 131); Gulatromba, comte de Garofa, puis de Villalcazar, pour Goulatromba, comte de Garofa, près de Velalcazar (page 137) ; Don Garitan pour Don Guritan (pages 137 et 140); Alexandre Mauzon

J)our Alexandre Mauzin (page 139) ; e camerera mayor, et un camerera mayor pour la et une camerera mayor (page 140); Bozozona pour Baza- zona (page 141); Jeffroy pour Gef- frog (page 150); Antiquerra pour Antequerra (page 159) ; Mademoi- selle Chérie Courand pour Couraud (page 161); Beppo Loveretto pour Jeppo Liveretto (pages 175 et 179); Don Apostollo Gazetta pour Gazella (page 17i); Alofeno Villettozo pour

- 103 -

Oloferno Vitellozzo (page 175);— Van Amhy ou de Casier pour Van Amburg ou de Carter (page 176) ; lui met la met sur l'épaule pour lui met la main sur l'épaule (page 204) ; et, par dessus tout : citadelles, au pluriel, rimant avec : fidèle, au singulier (page 210), dans une citation par conséquent inexacte des Burgraves, imprimée de la sorte au plus grand dommage de l'impeccable rimeurque demeura immuablement Victor Hugo !

Ces échantillons suffiront, pensons- nous, pour faire apprécier avec quelle complète absence d'attention, les épreuves de ce regrettable résidu des écrits du maître ont été relues et corrigées. De son vivant, jamais il n'eut autorisé la mise en vente d'une telle compilation !

En présence de toutes les imper- fections, de toutes les erreurs et de toutes les négligences que nous avons indiquées, nous déplorons vivement la publication du Victor Hugo de Théophile Gautier, du moins établi d'une pareille façon. Tel qu'il est exécute, il nous semble difncile de traiter avec plus de sans gêne et moins de respect, l'œuvre toute en- tière d'un des écrivains français du dix-neuvième sièle qui fait le plus d'honneur à son temps et à son pays!

Villa Close, Mars-Avril 1902.

UNE EPAVE

DE

CHARLES NODIER

Depuis la raort de Charles Nodier, l'un des premiers fondateurs du Bulletin du Bibliophile, cette publi- cation a toujours pieusement re- cueilli les lettres de l'auteur d'Inez de las Sierras, et ses écrits dispersés un peu partout.

Voici l'une de ces épaves, et non la moins curieuse. Elle a été impri- mée pour la première fois dans le numéro du 10 janvier 1834, de l'in- trouvable Vert -Vert, ce journal fondé le 1er septembre 1832 par An- ténor Joly, avec la collaboration, malheureusement presque toujours anonyme, de MM. Victor Hugo, Alfred de Vigny, Jules Sand, etc, etc. Son numéro du 14 avril 1833 contient une liste curieuse de ses collabo- rateurs.

108

Le seul exemplaire connu du Vert- Vert, nous avons retrouvé les lignes suivantes, appartient à M. Charles Malherbe, l'érudit et aimable bibliothécaire de l'Opéra.

1897. JEAN DE BRY

Jean de Brj^ à Vervins en 1760, ancien député à la Convention Nationale, ancien préfet du Doubs et du Bas-Rhin, est mort à Paris le 6 janvier (1834).

Au moment j'écris ces lignes, on l'emporte à sa dernière demeure, je ne me sens pas la force d'accompagner ses amis; mais je ne dévorerai pas toutes mes larmes, j'en mouillerai une de vos pages.

L'histoire impartiale jugera le jeune député de 'Vervins; elle fera la part de l'âge et des circonstances.

Besançon se souviendra du plus sage et du plus tolérant de ses administrateurs.

L'exil racontera de quelles utiles leçons il a nourri sa saine et virile vieillesse.

11 ne m'appartient, à moi, que de pleurer.

La fougue, les écarts peut-être, d'une adolescence orageuse, avaient attiré sur moi les violences du pouvoir. Je tus placé pendant trois ans sous la surveillance de Jean de Bry, et je trouvai en lui un protecteur.

Je perdis mon père, et je trouvai en lui la tendresse et les soins df'un père.

Nous fûmes séparés depuis par l'espace, comme nous l'étions par l'opinion, et jamais le moindre nuage ne troubla notre amitié.

109

Le 26 décembre dernier, j'étais lieureux, diin bonheur inespéré. Mon bonheur fut aussi celui de Jean de Bry ; le respec- table vieillard m'attendait sur mon passage pour membrasser et je ne savais pas qu'il m'embrassait pour la dernière fois !

Je le verrai cependant encore. Jean de Brj' croyait au Dieu que je crois, et jamais voix humaine, peut-être, na exprirr.é la foi du sage avec une onction plus pénétrante.

Jean de Bry, conventionnel, plénipo- tentiaire, administrateur pendant vingt ans, Jean de Bry est mort pauvre. Voilà pour sa philosophie pratique.

Jean de Bry, éclairé par l'expérience et par la raison sur toutes les vérités de la vie, n'avait rapporté de la proscription

aue des idées de modération politique, e pitié bienveillante pour tous les mal- heurs, d'indulgence pour toutes les fautes. Voilà pour ses théories philoso- phiques.

Doué au plus haut degré du talent d'écrire et d'exprimer éloquemment les plus nobles pensées, Jean de Bry n'a point laissé, pourtant, d'ouvrage suivi, parce que, dans sa modeste sagesse, il se défiait encore de son impartialité ; mais il a laissé des pages sublimes de style et de sentiment, et la femme incomparable qui portait si dignement son nom ne peut en faire tort a l'avenir.

On trouvera Jean de Bry tout entier, c est-à-dire une âme désabusée de tout ce qui était mal et perfectionnée en tout ce qui était bien, qui joignait, dans renon- ciation de ses idées, une forme toujours heureuse et une conception toujours

10

- 110 -

élevée, et qui revêtait les leçons de Marc Aurèle et d'Epictète, des couleurs de Fénelon.

Cet excellent homme est mort; que toutes les haines se désarment sur sa tombe! Il n'en avait point à redouter dans son séjour futur. Depuis longtemps celles-là étaient désarmées par ses vertus.

Qu'il repose en paix !

Ch. Nodier.

UNE EPAVE

DE

CHARLES BAUDELAIRE

Voici, certes, l'une de nos plus piquantes trouvailles.

n s'agit d'un article écrit par Charles Baudelaire au début de sa carrière d'écrivain. La façon dont il y parle de Balzac est assurément aussi imprévue qu'intéressante à connaître. Ce curieux morceau était enfoui dans VEcho des théâtres, numéro du 25 août 1846, nous l'avons retrouvé tout à fait par hasard.

1901

COMMENT ON PAIE SES DETTES

QCAND ON A DU GÉNIE

L'anecdote suivante m'a été contée avec prière de n'en parler à personne ;

10.

- 114 -

c'est pour cela que je veux la raconter à tout le monde.

... Il était triste, à en juger par ses sourcils froncés, sa large bouche, moins distendue et moins lippe gu'à l'ordinaire, et la manière entrecoupée de brusques pauses dont il arpentait le double passage de l'Opéra. Il était triste.

C'était bien lui, la plus forte tête com- merciale et littéraire du XIX* siècle, lui, le cerveau poétique tapissé de chiffres comme le cabinet d'un financier; c'était bien lui, l'homme aux faillites mytholo- giques, aux entreprises hj'perboliques et fantasmagoriques, dont il oublie toujours d'allumer la lanterne ; le grand pour- chasseur de rêves, sans cesse à la recherche de l'absolu ; lui, le personnage le plus cocasse, le plus intéressant et le plus vaniteux des personnages de la Comédie humaine; lui, cet original aussi insuppor- table dans la vie que délicieux dans ses écrits, ce gros enfant bouffi de génie et de vanité, qui a tant de qualités et tant de travers que l'on hésite à retrancher les uns de peur de perdre les autres, et de gâter ainsi cette incorrigible et fatale monstruosité !

Qu"avait-il donc à être si noir, le grand homme ! pour marcher ainsi le menton sur la bedaine, et contraindre son front plissé à se faire peau de chagrin 9

Rêvait-il ananas à quatre sous, pont suspendu en fil de liane, villa sans esca- liers avec des boudoirs tendus en mous- seline? Quelque princesse, approchant de la quarantaine, lui avait-elle jeté une de ces œillades profondes que la beauté doit au génie? ou son cerveau, gros de quel- que machine industrielle, était-il tenaillé

- 115 -

par toutes les sou/frances d'un inventeur? Non, hélas! non; la tristesse du grand homme était une tristesse vulgaire, terre à terre, ignohle, honteuse et ridicule; il se trouvait dans ce cas mortifiant que nous connaissons tous, chaque minute qui senvole emporte sur ses ailes une chance de salut; où, lœil fixé sur l'hor- loge, le génie de l'invention sent la nécessité de doubler, tripler, décupler ses forces dans la proportion du temps

3ui diminue et de la vitesse approchante e l'heure fatale. L'illustre auteur de la théorie de la lettre de change avait le lendemain un billet de douze cents francs à payer, et la soirée était fort avancée.

En ces sortes de cas, il arrive parfois que pressé, accablé, pétri, écrasé sous le piston de la nécessité, l'esprit s'élance subitement hors de sa prison par un jet inattendu et victorieux.

C'est ce qui arriva probablement au grand romancier. Car un sourire succéda sur sa bouche à la contraction qui en affligeait les lignes orgueilleuses ; son œil se redressa, et notre homme, calme et rassis, s'achemina vers la rue Richelieu d'un pas sublime et cadencé.

Il monta dans une maison, un com- merçant riche (') et prospérant alors, se délassait des travaux de la journée au coin du feu et du thé; il fut reçu avec tous les honneurs dûs à son nom, et, au bout de quelques minutes, il exposa en ces mots l'objet de sa visite.

« Voulez-vous avoir après-demain, dans le Siècle et les Débats, deux grands

(*) Curmer.

10.,

- 116 -

articles-variétés, sur les Français peints par eux-mêmes, deux grands articles de moi et signés de mon nom ? Il me faut quinze cents francs. C'est pour vous une affaire d'or. «

Il paraît que l'éditeur, différent en cela de ses confi'ères, trouva le raisonnement i-aisonnable, car le marché fut conclu immédiatement. Celui-ci, se ravisant, insista pour que les quinze cents francs fussent livrés sur l'apparition du premier article, puis il retourna paisiblement vers le passage de l'Opéra.

Au bout de quelques minutes, il avisa un petit jeune homme à la physionomie hargneuse et spirituelle, qui lui avait fait naguère une ébouriffante préface pour la Grandeur et décadence de César Birotteaii, et qui était déjà connu dans le journa- lisme pour sa verve bouffonne et quasi impie (i) ; le piétisme ne lui avait pas encore rogné les griffes, et les feuilles bigotes ouvert leurs bienheureux étei- gnoirs.

« Edouard, voulez-vous avoir demain cent cinquante francs ? Fichtre ! Eh bien! venez prendre du café. «

Le jeune homme nut une tasse de café, dont sa petite organisation méridionale fut tout d'abord enfiévrée.

< Edouard, il nie fiut demain matin trois grandes colonnes Variétés sur les Français peints par eux-mêmes, le matin, entendez-vous, et de grand matin, car l'article entier doit être recopié de ma main et signé de mon nom; cela est fort important. »

(^) Edouard Ourliac.

117

Le grand homme prononça ces mots avec cette emphase admirable, et ce ton superbe, dont il dit parfois à un ami qu'il ne veut pas recevoir : « Mille pardons, mon cher, de vous laisser à la porte ; je suis en tête à tête avec une princesse, dont l'honneur est à ma disposition, et vous comprenez... »

Edouard lui donna une poignée de main, comme à un bienfaiteur, et courut à la besogne.

Le grand romancier commanda son second article rue de Navarin.

Le premier article parut le surlende- main dans le Siècle ('). Chose bizarre, il n'était signé ni du petit homme ni du grand homme, mais d'un troisième nom, bien connu dans la bohème d'alors pour ses amours de matous et d'Opéra- comique (^).

Le second ami était et est encore gros, paresseux et hmphatique P); de plus, il n'a pas d'idées, et ne sait qu'enfiler et perler des mots à la manière de colliers d'Osages, et, comme il est beaucoup plus long de tasser trois grandes colonnes de mots, que de faire un volume d'idées, son article ne parut que quelques jours plus tard. Il ne fut pas inséré dans les Débats, mais dans la Presse (^).

Le billet de douze cents francs était pa\'é ; chacun était parfaitement satisfait, excepté léditeur, qui l'était presque. Et

(') Numéro du 2 septembre 1839.

0 Gérard de Nerval.

(3) Théophile Gautier.

(*) Numéro du 11 septembre 1839.

118

c'est ainsi qu'on paie ses dettes... quand on a du génie.

Si quelque malin s'avisait de prendre ceci pour une blague de petit journal et un attentat à la gloire du plus grand homme de notre siècle, il se tromperait honteusement ; j'ai voulu montrer que le grand poète savait dénouer une lettre de change aussi facilement que le roman le plus mystérieux et le plus intrigué.

L'ETERNEL CONTRASTE - POÉSIE -

Si le miroir d'un lac, frappé par le caillou Que lui lance la main d'un enfant ou d'un fou, Sous le coup impré\-u qui dépolit ses ondes Ride un instant ses eaux paisibles, mais profondes, Il retrouve bientôt son émail transparent, Que l'oiseau de son aile égratigne en passant !.. Puis, le choc amorti, comme il semble sourire ! La fièvre l'abandonne : il renaît, il respire ; Cette pulsation qui faisait haleter Eperdument son sein, est prompte à s'apaiser. Et ses flots amoureux courent avec ivresse Redonner à ses bords leur lascive caresse !

Cet exemple est suivi par tous les éléments. La matière se rit de la foudre et des vents. Jamais les prés, les bois, les eaux, les cieux, la terre, Ne frissonnent après que s'est tu le tonnerre ! Les blessures du globe et leur rapide oubli Sont donc l'ordre suprême ici-bas é£d)li.

122

Sur les brèches du sol il faut que la nature Jette éternellement son manteau de verdure !.,. Mais un secours semblable à l'homme est refusé. Par la Vie ou la Mort s'il a le cœur brisé, Si d'une arme ou d'un mot il a subi l'atteinte, De son mal, quel qu'il soit, il doit taire la plainte, Et, l'être tout entier en proie au désespoir, Sourire à ses bourreaux sans rien en laisser voir ! Pour ses maux point d'oubli, pour ses deuils point

[de voile. Car, lassé, s'il implore un jour sa bonne étoile. La verdure, les fleurs, les flots, l'azur du ciel... L'insensible nature est sourde à son appel !

Il sent alors s'éteindre en lui toute espérance, En comparant la loi de rhumadne souffrance A celle dont le cours immuable, éternel, Du moins dérobe aux yeux le mal universel. Il observe partout les choses oublieuses, L'éclatante lumière et les clartés joyeuses Que répand en rayons la gaité du soleil, Couvrant tout de son or ruisselant et vermeil ; Tant de sites riants, aux fleurs éblouissantes. Et le cristal moiré des eaux resplendissantes !

Plus la beauté terrestre apparaît à ses yeux, Plus son esprit devient inquiet, soucieux. Il interroge tout : les êtres et les choses, Et poursuit la raison de leurs métamorphoses. Sans entendre jamais le mot libérateur. Dans ce drame inconnu d'un impassible Auteur, Dont le sens et le but l'intriguent plus encore, Il remplit jusqu'au bout un rôle qu'il ignore, Car personne n'a vu ni l'arme ni la main Qui d'un martyr stoique ont déchiré le sein. Pas plus que d'un propos meurtrier la ble --sure Ne saigne aux yeux de tous. Choc, plaie ou meur-

[trissure, Rien ne parait, rien n'est distinct, matériel ; C'est un duel secret entre l'homme et le ciel.

~ 123

les coups tombent tous sur le même adversaire, Qui, vaincu, gravit seul et muet son calvaire !

Que le sort de ce lac, ému quelques instants, Puis reprenant si vite et sa joie et ses chants, Diffère du destin de toute créature ! Quand les rides des eaux creusent sa face pure. Un rayon les enlève, alors que, chaque jour Fixe plus fortemen t, imprime sans retour. Celles dont les sillons lîîboui-ant un visage, D'ineffaçables plis le marquent avant l'âge !

Enfin nait l'heure sombre où, les rides au firont. L'homme cherche pourquoi lui seulsubit l'affront De conser\-er l'empreinte et les traces durables Des maux qu'il a soufferts, stigmates implacables. Incrustés dans sa chair et gravés sur ses traits, Quand rien autour de lui ne se sou\'ient jamais. Quand l'univers en fête, étalant sa richesse. Insulte à sa misère et rit de sa détresse !

Mais le Maître ignoré, pour tous nos maux latents,

Ne se contente pas de signes apparents !

Il veut aussi que l'âme ait une cicatrice.

Fleur rouge aux noirs pistils, dont le sanglant «alice

Ne se ferme jamais ! Le terrible venin

Que sa tige distille, au fond du cœur humain

Verse à flots ses poisons. Ils réveillent les fièvres

En nos corps épuisés, et mettent sur nos lèvres

L'amertume et le fiel, qu'il nous faut absorber

Jusqu'à l'heure la Mort daigne nous déK\Ter !...

Mystérieux contraste ! Eternelle antithèse ! Dont l'énigme sans mot sur l'humanité pèse, Comme un fardeau trop lourd, invisible et présent. Qui ferait tout fléchir sous son poids éci-asant ! Cette loi sans pitié, c'est la loi de la terre. Nos aïeux, avant nous, sans percer le mystère, Ont demandé pendant d'incalculables jours Pourquoi, seuls, nous devons nous souvenir toujours !

124

Ainsi que ces grands morts, sans que le voile tombe Ni s'entr'ouvre un instant, nous irons vers la tombe, Car rien dans le passé, le présent, l'avenir. N'annonce un sort moins dur pour la race à venir. Rien ne surgit aux cieux, nulle lueur nouvelle N'éclaire l'horizon d'une clarté plus belle, Et, pas plus qu'autrefois, aujourd'hui ni demain Ne sauront le secret du long martyre humain !...

Villa Close, juillet-août 1898.

TABLE

I. Poésies de Théophile Gautier mises

en musique ., 5

II. Prosper Mérimée ; ses œuvres complètes inscrites en ordre chro- nologique 33

III. A propos du rôle de la critique.

Belgique 65

IV. Une pièce de vers de M. de La- touche adressée à Af"o« Desbordes- Valmore 77

V. Le (' Victor Hugo » de Théophile Gautier 89

VI. Une épave de Charles Nodier. . . 105

VII. Une épave de Charles Baude- laire 111

VIII. L'Eternel contraste. Poésie.. 119

10...

Achevé d'imprimer Le trente mars mil neuf cent trois

PAR

Frédéric Empaytaz

A VENDOME

^^

JNIVERSITY OF LIBRARY

3 9424 03402 8453

LIBRARY

USE

ONLY

m^

mm

%rM%/^

m

m

^B

1

1 1

lib

^'--

W'Kt

i

m j

é-^ '#*